Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio André Bercoff.
- Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
- Une danse, une chanson maoresse, Mayotte, Mayotte.
- Effectivement, on s'est dit quoi ? Pays perdu, pays sacrifié, pays où effectivement le président de la République vient d'y aller.
- D'ailleurs c'est intéressant parce que, juste je fais une anecdote mais on n'a pas tellement envie de rire.
- Grazia, le journal Grazia France, vient d'écrire un journal de mode.
- Et bien dit ceci le magazine Grazia, c'est une photo de Brigitte Macron en déplacement à Mayotte.
- Et elle dit Brigitte Macron éblouit Mayotte dans un théâtre.
- Chique et élégant.
- Voilà, c'était le tweet de Grazia France.
- C'est pas mal.
- Alain Destextes, bonjour.
- Bonjour.
- Bonjour docteur.
- J'ai reçu effectivement votre livre Mayotte en détresse qui vient de paraître aux éditions Texki.
- C'est bien ça, Texki.
- Exact.
- Et je dois dire que c'est vrai qu'on n'a vraiment même pas envie de ricaner après ça.
- Et vous racontez.
- Effectivement, votre expérience médicale, vous êtes médecin, vous êtes médecin depuis des décennies, on peut dire.
- Vous le racontez d'ailleurs dans votre livre, vous commencez à vous présenter.
- Et vous avez passé un été, c'est bien ça, trois mois à Mayotte en 2024, l'été 2024.
- Et puis vous dites, d'ailleurs je rappelle, vous avez travaillé pour Médecins sans frontières dans plusieurs pays d'Afrique.
- Et vous rendez plusieurs fois en parent dans la région des Grands Lacs.
- Et d'où provient des milliers de migrants, on va en parler.
- Et depuis l'épidémie du Covid, vous travaillez régulièrement dans des hôpitaux.
- Vous êtes en France et vous êtes diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris.
- Et avant de renouer avec la médecine, vous avez une carrière politique en tant que sénateur en Belgique.
- Alors Mayotte, je voudrais savoir, le médecin que vous êtes, dont vous avez été confronté tout de suite à tout ce qui se passe à Mayotte.
- Et vous racontez dans ce journal que je recommande, qui est passionnant, parce que vous êtes au cœur de ce qui se passe.
- Et je voudrais que vous nous racontiez justement comment, non seulement vous l'avez vécu, même de plein fouet, dans ce pays de 400 000 habitants, dans ce département français, comment on le vit, comment on attrape tous les...
- On coche toutes les cases en 24 heures, pratiquement.
- Oui, c'est exactement ça, M. Bercoff.
- C'est-à-dire qu'en fait, on est en France, puisqu'on est dans un département français.
- Mais en réalité, on est davantage en Afrique, puisqu'on est confronté à des pathologies qu'on ne voit plus du tout en métropole.
- Et on voit arriver des gens...
- On voit arriver des gens en détresse depuis les Comores, qui sont abandonnés sur une plage, qu'on doit évacuer en hélicoptère souvent vers l'hôpital de Mamoudzou, et qui très souvent meurent dans les heures qui suivent parce qu'ils arrivent beaucoup trop tard.
- Ou bien on voit arriver des femmes dont le travail est déclenché par le trajet en bateau entre les Comores et Mayotte, et qui accouchent immédiatement.
- Et donc, oui, on est davantage effectivement dans des situations que j'ai pu rencontrer, au Congo ou au Rwanda, dans les années 80, avec Médecins sans frontières, que dans un département français.
- Mais alors justement, vous étiez donc...
- Vous avez travaillé au centre de santé de référence de Zoumounier, c'est bien ça, qui dessert tout le nord de l'île, 50 000 habitants et peut-être davantage.
- Et puis voilà, les cas graves doivent être transportés à Mamoudzou.
- Mais ce que vous dites, en fait, c'est intéressant.
- C'est quel cas, par exemple, les maladies, vous dites, on ne l'a plus dans la métropole, mais on a en Afrique.
- Quel cas de maladie vous avez rencontré ? Notamment ? Bon, des méningites, une épidémie de choléra qui se terminait quand j'y étais, des problèmes de déshydratation, mais aussi des choses qu'on voit en France, mais de façon beaucoup plus gravement à Mayotte.
- Par exemple, des diabètes, où les personnes arrivent complètement déshydratées, en état de choc ou de coma, ce qui n'arrive plus en métropole quasiment.
- Ou bien des hypertensions, ça parlera à vos auditeurs, avec des chiffres à 20, 22, 24 de tension, parce que les gens ne se font...
Transcription générée par IA