Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h24, Eric Revelle est avec nous.
- Donc Eric, revenons sur cette décision de Donald Trump qui est tombée dans la nuit.
- 25% de droits de douane sur toutes les automobiles, taxes sur toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis, et dès le 2 avril.
- C'est ça, dès le 2 avril, alors c'est une douche froide, c'est une douche glacée pour tout le secteur automobile mondial.
- Vous imaginez, 25% de droits de douane supplémentaires, bon il y avait déjà un petit chouïa, il y avait déjà 2,5, donc on passe à 27,5.
- Sur les voitures chinoises, écoutez bien, Biden avait imposé 100% de droits de douane, là où la commission de Bruxelles a mis 35% sur les voitures chinoises, B&D et les autres.
- Donc là ça va faire 125% de droits de douane supplémentaires.
- Ça veut dire que pour les voitures en provenance de l'étranger, mais aussi, écoutez bien, du Canada et du Mexique, même si ça va être un peu moins fort, pour toutes ces voitures-là, ça va faire très mal, y compris sur les pièces détachées.
- Pourquoi je vous parle du Mexique ? Parce que si vous vous souvenez, il y a quelques semaines, Volkswagen avait annoncé que son iconique Golf serait dorénavant construit au Mexique.
- Et il y a une mauvaise pioche, si j'ose dire, puisque le Mexique c'est l'étranger par rapport aux Etats-Unis, et là ils vont prendre des droits de douane de 50% en tout.
- Donc si vous voulez, c'est une catastrophe annoncée pour tout le secteur automobile.
- Pourquoi ? Parce que déjà...
- Déjà, l'acier et l'aluminium sont taxés, on l'oublie, mais l'acier et l'aluminium, ça rentre dans la composition d'une voiture.
- C'est une catastrophe pour l'industrie européenne allemande, BMW, Mercedes, Audi, pour le secteur automobile japonais, Toyota, Nissan, toutes ces voitures-là sont importées, mais c'est aussi une catastrophe, Jean-Jacques, et je ne sais pas si Trump mesure bien ses décisions, c'est aussi une catastrophe pour les constructeurs américains.
- Ford, General Motors, parce qu'eux, ils construisent déjà 20 à 30% de leurs voitures à l'étranger.
- Ah d'accord, ils vont taxer leurs propres voitures.
- Oui, s'il applique ce qu'il a dit, toute voiture construite à l'étranger sera taxée de 25%.
- Donc General Motors, Ford, qui construisent des pick-up iconiques aussi pour les Etats-Unis à hauteur de 20-30%, eux, ils vont prendre aussi les droits de douane en pleine figure.
- Et pourquoi c'est catastrophique ? Parce que ça va être catastrophique, en bout de chaîne, pour l'emploi.
- Oui.
- On estime déjà que si cette mesure est appliquée à partir du 2 avril, vous l'avez dit, c'est entre, allez, 8 et 23 000 postes qui vont être supprimés en Europe.
- Et écoutez bien, la Tax Foundation aux Etats-Unis estime que l'augmentation des droits de douane sur l'acier, sur l'aluminium, sur les voitures importées, y compris les voitures américaines, ça pourrait avoir un impact négatif de 300 000 emplois aux Etats-Unis.
- Combien ? 300 000 ? La Tax Foundation, c'est ce que j'ai lu, parle de 300 000 emplois.
- Pourquoi ? Pourquoi ? Parce que America First, il veut reprendre le contrôle.
- Il dit, on va taxer nos amis étrangers qui ont abusé de notre marché et de notre richesse.
- Mais il y a des moments, Jean-Jacques, je me demande si Donald Trump voit plus loin que le petit bout de la lorniette de son slogan America First.
- Parce que, je vous le dis, en taxant les voitures fabriquées à l'étranger, il va taxer en partie les voitures américaines qui sont construites ailleurs qu'aux Etats-Unis.
- Bon, on est en plein délire.
- Ça paraît absurde. Ça paraît absurde. Bien.
- Nous suivrons de près, parce que c'est très important, évidemment, pour l'avenir de l'industrie automobile mondiale.
- On ne parle pas que de la France, que de l'Europe mondiale.
- Les Japonais, j'ai vu les réactions au Japon.
- Les Japonais sont effarés. Effarés, parce que ce sont les premiers touchés.
- Et puis, vous avez une marque qui a plongé après la fin de l'alliance avec Renault, qui est Nissan.
- Là, ils ont un nouveau patron qui a essayé de relancer Nissan.
- Là, vous imaginez, ça va être un coup...
Transcription générée par IA