Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Éric Revelle, bonjour. Jean-Jacques, bonjour.
- ArcelorMittal licencie 600, taille dans ses effectifs, 600 personnes qui ne sont pas toutes licenciées, certaines sont reclassées et tout, mais quand même supprimées, des emplois supprimés en France.
- Cette site, sur l'autel de la concurrence, c'est-à-dire ? Oui, c'est ça, l'autel de la concurrence, ArcelorMittal, je ne sais pas si vous vous en souvenez, Jean-Jacques, c'était une fusion annoncée pour donner naissance au leader mondial de l'acier, Arcelor, c'est un groupe européen, Mittal, c'est un groupe indien, c'est l'histoire d'une fusion qui s'est fracassée sur la concurrence et la mondialisation, vous l'avez dit, en gros, 600 postes supprimés.
- On connaît le nom des usines qui produisent cet acier en France, on le connaît parce qu'elles ont déjà subi des contre-coups en matière d'emplois, c'est Dunkerque, c'est Florange, c'est Bassindre, c'est Montaterre, il y a 7100 salariés qui travaillent encore pour ArcelorMittal, l'hécatombe va être forte, l'hécatombe va être forte et la concurrence chinoise ne cesse de nous mettre en difficulté.
- Alors, pourquoi, pourquoi cet hécatombe ? Coup de production, contexte économique ? Voilà, ben oui, coup de production, le premier d'entre eux, c'est le coût de l'énergie, vous le savez, l'acier, ça consomme beaucoup d'énergie pour être produit, coup des matières premières, mais aussi une spécificité, il faut la rappeler, Jean-Jacques, les taxes environnementales, voulues par Bruxelles, il n'y a pas les mêmes en Chine, en Europe, il y a les taxes carbone, il y a les coûts associés à la décarbonation, tout cela, me disait un expert, va augmenter les coûts de production de l'acier en Europe, de 35 à 100%, là où vous fabriquez une tonne d'acier en Chine, allez, entre 500 et 600 dollars, vous la fabriquez en Europe, entre 600 et 1000 dollars la tonne, donc vous voyez, on n'est plus concurrentiel, et puis le contexte économique, vous vous souvenez, Volkswagen, Volkswagen, Audi qui fabrique moins de voitures en Europe, par exemple, Thyssen Group qui fabrique de la tôle, qui licencie à tour de bras, forcément, si vous fabriquez moins de voitures, vous avez besoin de moins de tôle, et si vous avez besoin de moins de tôle, vous avez besoin de moins d'acier en Europe, voilà où l'on est.
- Oui, c'est l'acier, coup de boutoir de la mondialisation économique, et puis les droits de douane n'ajoutent rien de très bon à tout ça.
- Ben voilà, les droits de douane, évidemment, on va avoir, bon, on est en train d'aller à Canossa, ils cèdent sur tout, en fait, ils le fait mollement, mais ils cèdent sur tout, on sait très bien que dans deux mois, il n'y aura quasiment plus de droits de douane entre l'Europe et les Etats-Unis, en tout cas, j'en fais le pari.
- Avec la Chine, il s'est heurté à un mur.
- Oui, il s'est heurté à un mur, donc il va à Canossa avec les Chinois aussi, c'est droits de douane, mais vous savez, la mondialisation n'est pas la seule responsable de tout cela, parce que je regardais entre l'Allemagne et les Etats-Unis, vous savez, l'Allemagne est exportatrice de biens manufacturés, alors que les Etats-Unis… … importent des biens manufacturés, et pourtant, le déclin de l'emploi industriel, ça nous parle quand on parle de Mittal, il est à peu près équivalent aux Etats-Unis en Allemagne.
- Alors, il n'y a pas que la mondialisation qui explique ce cataclysme, cet hécatombe pour l'emploi, il y a aussi l'automatisation des chaînes de production, la robotisation exponentielle grâce à l'intelligence artificielle ne va pas arranger l'emploi dans le secteur de l'acier comme ailleurs, et c'est bien ça le principal écueil qui est devant nous.
- Mais… Merci mon cher Eric pour toutes ces explications intéressantes, 7h31.
- .
Transcription générée par IA