Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Éric Revelle est avec nous, bonjour Éric.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Éric, je vous ai demandé de vous intéresser au gaz naturel liquide que la France importe de Russie.
- Parce que personne ne le dit, et j'en parlerai au ministre de l'Industrie tout à l'heure, Marc Ferracci, qui sera mon invité, nous sommes en Europe le premier importateur de gaz naturel liquide russe.
- Oui, vous avez absolument raison Jean-Jacques, j'ai vérifié tout ça.
- On a importé pour près de 3 milliards d'euros de gaz naturel liquéfié russe.
- C'est une augmentation de 80% par rapport à 2024, j'ai regardé.
- Alors il y a des raisons géopolitiques.
- D'abord le fait que l'Ukraine ait fermé son gazoduc qui permettait, en dépit des sanctions, qui permettait aux gaz russes de cheminer vers l'Europe.
- Depuis le 1er janvier, l'Ukraine ne laisse plus de gaz russes.
- Il n'y a plus de gaz russes entrés, sous forme de gaz.
- Et donc ce gaz russe, même s'il y a des sanctions, il arrive comment ? Il arrive par bateau, par métanier, il est liquéfié, c'est-à-dire on le met à moins 160 degrés, et tout ça arrive en France, Jean-Jacques.
- Et notamment à Dunkerque.
- Voilà, exactement.
- Alors, vous avez raison, il y a un aspect, j'allais dire, géopolitique, mais l'économie a ses raisons que la guerre ignore.
- Pourquoi ? Parce que la France, en fait, il faut le dire, a la première installation européenne en matière d'infrastructure pour regasifier du gaz naturel qui est liquide et qui arrive par bateau.
- On a les premières infrastructures européennes, devant l'Espagne, devant d'autres pays.
- Donc, tout le gaz russe qui ne transite plus par le gazoduc via l'Ukraine, il arrive comment ? Il arrive par bateau, sous forme liquide, et à Dunkerque ou dans d'autres endroits, on remet le gaz liquide sous forme de gaz, et on le redistribue en Europe.
- Donc, vous voyez que les sanctions, elles sont contournées, mais la France, quand elle importe 3 milliards d'euros de gaz naturel liquéfié, elle ne les consomme pas, elle les redispatche en Europe, puisque la France est un point d'entrée.
- Est un point d'entrée, oui.
- Spectaculaire bond des importations de GNL russe en 2024.
- Pourquoi ? Alors, en 2024, parce que l'Ukraine, qui commençait, vous savez, qui percevait des royalties sur le gaz qui transitait par son territoire, c'est quand même incroyable.
- C'est-à-dire, vous avez un pays qui est envahi par un autre pays, mais pendant ce temps-là, les affaires continuent, et le gaz russe qui arrivait en Europe transitait par l'Ukraine et percevait 7 milliards de dollars de royalties pour avoir l'autorisation que le gaz russe transite par son sol, alors que l'Ukraine est envahie par la Russie.
- On marche sur la tête.
- Comme vous le dites souvent, Jean-Jacques.
- Et on savait très bien qu'à partir de janvier 2025, l'Ukraine ne renouvellerait pas son contrat de transit par le gazoduc.
- Donc, il y a eu un appel d'offres, si j'ose...
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