Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido.
- Bonjour Jean. Bonjour Jean-Marie, bonjour à tous.
- Docteur en psychologie, fondateur d'HypnoseParis.com.
- Jean, vous revenez sur ces images parmi les plus bouleversantes de l'année.
- On les a vues sur les réseaux sociaux, un peu partout.
- Avec la chute en Syrie du régime de Bachar el-Assad, le monde a découvert Sednaya, cette prison de l'horreur, surnommée l'abattoir humain tant de milliers de personnes, voire de dizaines de milliers de personnes y ont été exécutées depuis 2011.
- Jean, quand on écoute le récit des survivants qui sortent à gare de cette prison, on se demande comment ont-ils fait, certains pendant près de 40 ans, parce qu'ils y ont été 40 ans, pour survivre dans de telles conditions.
- C'est vraiment le mot que vous employez, Jean-Marie, complètement à gare, complètement hébété.
- Alors évidemment, c'est l'avenir qui va permettre d'observer précisément les séquelles que présentent ces individus, qui ont vécu l'horreur.
- Et ce qui est observable pour le moment, c'est effectivement, outre évidemment les traces physiques des traitements inhumains que ces personnes ont subis, ce sont des fonctions cognitives extrêmement altérées.
- Plusieurs cas sont rapportés de personnes complètement hébétées qui ne savent plus même qui elles sont.
- Ils donnent leur numéro de détenu pour certains à la place du nom.
- C'est une dépersonnalisation complète.
- Ça fait évidemment froid dans le dos et ça ajoute au désespoir.
- Et les familles qui peinent d'autant plus à retrouver leurs proches disparus.
- Alors justement, sur ces fameuses fonctions cognitives altérées, Jean, est-ce que ça a déjà été étudié par vos confrères ? Alors oui, oui, oui, bien sûr.
- Les effets psychologiques de la torture, en fait, sont étudiés depuis toujours.
- Lorsqu'il s'agit d'obtenir des renseignements, il semblerait que toutes ces techniques de l'horreur soient précisément très inefficaces, précisément parce qu'elles altèrent profondément la mémoire des individus.
- Une étude américaine de 2005 menée par Harris Lieberman pour l'armée des USA observe que des militaires soumis à des conditions extrêmes, privation de sommeil, privation de nourriture, chaleur insupportable, ils ne parviennent pas à retenir des informations toutes simples apprises juste avant l'exercice.
- Une autre étude menée par le neuroscientifique Shane O'Mara en 2011 compare les effets du stress extrême vécu en situation de torture aux effets du stress post-traumatique.
- Il observe qu'en réalité, c'est exactement les mêmes.
- Et donc, il y a eu des études qui ont été faites sur les effets présents.
- Sachant qu'on a eu la description de tous les actes qu'on connaît, électrocution, piétinement par les hommes, enfin bref, tabassage sans fin, isolement aussi dans les extrêmes sous-sols, voilà ce qu'ont subi ces gens.
- Alors Jean, tout ça, c'est pour les conséquences sur la mémoire, mais est-ce qu'on sait comment les personnes ont tenu pendant toutes ces années, avec tout ce qu'on vient de décrire ? Alors, ces questions aussi sont étudiées par les psychologues.
- Trois Américains notamment, Jeff Greenberg, Tom Piszinski et Sheldon Solomon, sont à l'origine de ce qu'on appelle la théorie de...
Transcription générée par IA