Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido.
- Bonjour Jean. Bonjour Jean-Marie, bonjour à tous.
- Docteur en psychologie, fondateur d'HypnoseParis.com.
- Jean, c'est peut-être la fin d'un long calvaire depuis près de 15 mois.
- Ces dizaines d'otages israéliens qui avaient été enlevés par les terroristes du Hamas en Israël le 7 octobre et qui seront peut-être libérés.
- Alors bon, la question qu'on va se poser c'est pour ceux qui vont pouvoir revenir auprès de leurs proches, comment on fait pour survivre dans telles conditions pendant près de 15 mois ? Alors c'est effectivement une question majeure.
- Et ce que notent les chercheurs et les cliniciens aussi qui travaillent sur ce sujet, c'est l'incroyable adaptabilité du cerveau de l'espèce humaine.
- Globalement, les individus tiennent précisément, même dans les conditions de détention les plus inhumaines, le stress inouï auquel est soumis le cerveau.
- Eh bien, il a tendance à opérer mécaniquement des restructurations cognitives.
- La perception du temps, par exemple, n'est plus la même.
- Cette désorientation sensorielle est accentuée, évidemment, par les conditions de détention.
- Précisément, des personnes qui sont captives dans un tunnel, par exemple, finissent par ne plus savoir si dehors il fait jour ou nuit.
- Les privations de sommeil, les privations d'eau, de nourriture, elles accentuent encore ce phénomène.
- Et malgré tout, eh bien, les personnes...
- Elles tiennent en mode survie, pourrait-on dire.
- Le cerveau bascule en mode survie.
- C'est extrêmement éprouvant, bien sûr.
- Et l'enjeu majeur, c'est précisément après la libération espérée.
- Comment se passe précisément cet après ? Alors, justement, ça se passe comment, une libération d'otages ? C'est quoi les étapes ? Alors, les étapes, évidemment, c'est d'abord un bilan global de santé physique.
- Et puis, dans la foulée, un bilan de l'état psychique, avec des situations différentes.
- D'abord, les enfants, qui sont particulièrement observés, parce que, précisément, ultra-sensibles.
- Le développement du cerveau de l'enfant, il n'est pas terminé.
- Et la question de l'irréversibilité des problèmes, elle se pose, évidemment, de façon majeure.
- Et faire le maximum, précisément, pour que tout puisse être amélioré et réversible.
- Et puis, ensuite, il y a les situations des personnes adultes, d'un côté, des personnes qui sont profondément éprouvées et avec qui le travail va commencer à ce moment-là, un travail de reconstruction.
- Et puis, un autre cas qui n'est pas si rare, de personnes qui sont dans une espèce d'euphorie de la libération.
- Et ça y est, enfin, le cauchemar est terminé.
- Et là, les spécialistes parlent de bombes à retardement parce qu'à ce moment-là, ce qui se passe, si le nécessaire n'est pas fait, notamment autour de la parole, que les personnes puissent raconter ce qui s'est passé, cette idée, si vous voulez, qu'il faut que ça sorte.
- Si ça ne sort pas, eh bien, ces personnes, comme une bombe à retardement, vont se retrouver, peut-être des mois après, dans certaines situations, prises dans des cauchemars effrayants et le fameux stress post-traumatique qui les empêche, à ce moment-là, de vivre.
- Alors, justement, quand ce phénomène...
Transcription générée par IA