Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido.
- Bonjour Jean.
- Bonjour Jean-Marie, bonjour à tous.
- Docteur en psychologie, fondateur d'HypnoseParis.com.
- Jean, vous revenez sur cette équipe de chercheurs de l'Inserm, l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, qui lance une nouvelle recherche sur l'addiction aux jeux d'argent.
- Cette addiction, elle fonctionne comment Jean ? Et bien c'est précisément l'un des objectifs majeurs de cette nouvelle étude de chercheurs basée à Lyon, Jean-Marie, c'est comprendre précisément la mécanique de ce phénomène.
- C'est très important parce que la France compte de plus en plus de joueurs.
- Plus de la moitié de la population, à partir de 18 ans, a déjà joué à des jeux d'argent.
- C'est un pourcentage qui est en hausse de 4,6 points depuis 2019.
- Il y a parmi ces personnes des individus dits à risque.
- Ça veut dire qu'en fait, ils sont susceptibles de basculer dans l'addiction aux jeux d'argent.
- Et cette population à risque, aujourd'hui, elle est évaluée à 810.
- 1000 personnes.
- Ah oui, potentiellement, ça fait beaucoup quand même.
- Ça fait beaucoup.
- Qu'est-ce qui fait, Jean, qu'une personne passe de joueur occasionnel à joueur à risque ? Alors, du point de vue de l'observation clinique, quand vous regardez de l'extérieur, cela concerne d'abord la fréquence du comportement.
- Ce n'est pas la même chose de jouer une fois de temps en temps et puis de jouer tous les jours.
- Il y a bien sûr aussi le volume des séquences.
- C'est différent de jouer 5 minutes ou de jouer 5 ou 6 heures.
- Et puis, bien sûr, le troisième point, le montant des sommes engagées.
- Puisque dès lors que le comportement devient progressif, problématique, il y a une mise en danger qui passe dans l'addiction aux jeux d'argent par l'augmentation vertigineuse des pertes.
- Et tous ces critères observés de l'extérieur, les chercheurs voudraient les compléter par, justement, de nouvelles découvertes.
- Regardez ce qu'il se passe dans le cerveau des personnes qui sont prises dans le démon du jeu.
- Et ça, c'est absolument essentiel parce que l'addiction aux jeux d'argent, elle est très, très particulière en comparaison aux autres addictions.
- Et justement, c'est quoi cette particularité ? Eh bien, c'est précisément...
- Donc, l'addiction aux jeux d'argent, c'est la seule addiction historiquement qui est reconnue par la littérature scientifique et qui soit sans addiction à une substance.
- C'est ce qu'on appelle une addiction sans produit.
- Toutes les autres dépendances, elles sont liées à des drogues.
- Le tabac, l'alcool, le cannabis, l'héroïne, la cocaïne et autres.
- Ces produits, bien sûr, ils agissent chimiquement sur le cerveau.
- Ils dégénèrent notamment le fameux système de récompense avec des interactions particulières entre certains types de neurones et la dopamine, des neurotransmetteurs très puissants.
- Et les savants, ils comprennent bien l'effet de ces substances sur le cerveau.
- Alors que dans le cas du jeu d'argent, eh bien, c'est plus compliqué parce que précisément, il n'y a pas de substance, il n'y a que des comportements qui plus est très différents les uns des autres selon les types de jeux.
- Et les chercheurs de l'INSEAM, ils projettent justement avec cette étude d'observer avec carrément des IRM les cerveaux des joueuses et des joueurs.
- Alors, j'imagine que la recherche suscite un peu d'espoir chez les personnes qui souffrent de la dépendance.
- Alors oui, Jean-Marie, c'est vraiment une démarche qui est porteuse d'espoir parce que la compréhension des mécanismes problématiques, eh bien, elle aide à développer de meilleures prises en charge.
- L'équipe envisage même peut-être des prises en charge qui soient personnalisées selon les profils justement neurotypiques ou atypiques des personnes concernées.
- Donc, l'idée, c'est de développer de meilleurs protocoles d'intervention, de meilleures prises en charge de cette addiction.
- Et bien sûr, en attendant les résultats de cette étude, il est important de rappeler que toute personne, toute personne prise par l'addiction au jeu peut s'en sortir dès maintenant.
- L'essentiel, la condition sine qua non, c'est de se faire aider.
- Il ne faut pas rester seul avec votre problème de jeu s'il existe.
- Eh bien, on en reparlera. Merci, Jean.
- Je rappelle votre livre, Le bonheur est une science exacte.
- C'est publié chez Larousse. A bientôt.
- A bientôt, Jean-Marie.
- Et avant de...
Transcription générée par IA