Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, ça va mieux en le disant, Jean Dorido.
- Docteur en psychologie et créateur bien sûr de l'application Zenfi, bonjour Jean.
- Bonjour Laurent, bonjour à tous.
- Alors forcément durant cette patinale on parle énormément des funérailles, du pape François, tout à l'heure avec des millions de fidèles qui vont suivre la cérémonie.
- Alors parlons de bâtiens en psychologie et Dieu, est-ce que la psychologie, c'est si le fait de croire rend plus heureux ? Parce que je crois qu'il y a pas mal d'études à ce sujet.
- Alors oui, oui, vous avez tout à fait raison Laurence, c'est une question qui passionne les chercheurs.
- Il y a, c'est vrai, beaucoup d'études universitaires, notamment aux USA qui sont menées sur le sujet.
- Et c'est vrai que dans un premier temps, eh bien on pourrait être tenté de répondre par l'affirmative les croyants seraient plus heureux que les autres.
- Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que lorsque deux groupes d'individus, des personnes qui croient en Dieu et d'autres qui n'y croient pas, et vous comparez leur niveau de bien-être global, eh bien vous constatez que les personnes croyantes ont en moyenne un bien-être plus élevé.
- Alors on pourrait évidemment se dire que c'est parce que le fait de croire les rassure, les empêche de trop cogiter, mais en réalité non, ce n'est pas ça l'explication.
- En fait, tout viendrait des émotions positives.
- Les personnes croyantes en ressentiraient davantage et c'est ça qui ferait la différence sur leur niveau de bien-être.
- Alors Jean, les émotions positives, c'est quand même bien large.
- On parle de quoi en fait ? La joie ? La compassion ? De quoi parle-t-on d'un point de vue psychique ? Alors, vous mettez le doigt dessus, il y a effectivement la joie et la compassion qui font partie des émotions dites positives.
- Maintenant, les chercheurs distinguent deux familles d'affects positifs.
- Il y a, pour faire simple, les émotions intéressées et les émotions désintéressées.
- Si vous prenez par exemple la joie que ressent quelqu'un en apprenant une bonne nouvelle, c'est très bien, c'est positif, mais c'est très auto-centré si vous voulez.
- Alors, dans le cas de l'émerveillement, par exemple, qu'une personne va ressentir lorsqu'elle contemple un coucher de soleil, il y a un élan désintéressé qui saisit l'individu et les psychologues appellent ces émotions des émotions de transcendance.
- Et manifestement, ce sont elles qui portent les personnes croyantes vers davantage de bien-être et même, d'après les travaux de Barbara Fredrickson de l'Université de Caroline du Nord, elles ont tendance, ces personnes, à ouvrir davantage leur esprit grâce à ces émotions transcendantes et même, ces émotions ont tendance à améliorer la créativité.
- Après, ce qui peut sembler paradoxal, Jean, c'est que la religion n'impose pas des règles, enfin, n'impose plutôt aussi des règles assez rivides, non, qui peuvent nuire au bien-être et peut-être rendre malheureux, non ? Alors oui, Laurence, vous avez raison de le rappeler, il y a des personnes qui sont prises dans des étaux très très normatifs de leur religion et c'est vrai que ça, ça a tendance à nuire à leur bonheur et les chercheurs, là-dessus, distinguent précisément, et les chercheurs, là-dessus, distinguent précisément, et les chercheurs, là-dessus, distinguent précisément, ce que l'on appelle la religion intrinsèque, pourrait-on dire, et la religion extrinsèque.
- Il y a notamment une fameuse étude de Martin Seligman, c'est un psychologue américain, vous savez, qui est à l'origine, en fait, de la psychologie positive, et il s'est intéressé, ce monsieur, aux lettres de motivation qu'avaient écrites des religieuses au moment de leur entrée au couvent.
- Il a lu ces lettres très très longtemps après leur entrée au couvent, certains d'eux même étaient décédés, et il a réussi à identifier leur niveau de bien-être à ces religieuses.
- Il a constaté que les religieuses qui mettaient dans leurs lettres qu'elles étaient vraiment portées par une foi viscérale, vous voyez, très intérieure, elles avaient été plutôt heureuses au long de leur existence, alors que celles qui s'engageaient par souci, justement, de règles familiales, de normes, de principes extérieurs à elles, finalement, elles n'avaient pas été très heureuses, donc c'est vraiment ce qui vient de l'intérieur, c'est comme la motivation, si vous voulez,...
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