Tous les matins, à 7h10, Patrick Roger appelle un invité sur un sujet qui fait l’actualité. Retrouvez "C'est à la une" sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"Le Président de la République accordera une interview ce soir."
Benjamin Glaise : Sud Radio-Léa, 8h09, c'est à la une, Emmanuel Macron sort de son silence, donc le Président de la République accordera une interview ce soir sur France 2, depuis le Trocadéro, ce sera sa première télé depuis les élections législatives. Bonjour Bruno Cautrès !
Bruno Cautrès : Bonjour.
Benjamin Glaise : Politologue, chercheur au CNRS et au Cevipof, merci d'être avec nous ce matin. Déjà, comment interprétez-vous cette prise de parole ce soir Bruno Cautrès ?
Bruno Cautrès : Le chef de l'État ne s'était pas exprimé de manière officielle depuis l'annonce de la dissolution et depuis ce courrier qu'il avait adressé aux responsables de partis politiques, les invitants à lui faire des propositions pour former des coalitions stables et en fait, effectivement, le chef de l'État ne s'est pas exprimé depuis, on a eu quinze jours de une sorte de chaos quand même de notre vie politique où personne ne sait très bien ce qui est en train de se passer, qui va gouverner le pays après les Jeux Olympiques, donc une prise de parole du chef de l'État pour redonner du champ, redonner la perspective, peut-être aussi nous parler des Jeux Olympiques.
Benjamin Glaise : Oui, c'est ce qui est prévu, à priori, c'est ce que nous dit l'Élysée, il va parler des Jeux Olympiques, des Jeux Paralympiques, il va également nous dit-on parler de la situation politique française, est-ce que c'est le moment pour en parler selon vous Bruno Cautrès?
Bruno Cautrès : Alors, effectivement, c'est quand même le moment parce qu'on a quinze jours qui viennent de se passer avec quand même beaucoup d'incertitudes, il y a beaucoup d'anxiété, d'inquiétude chez les uns, chez les autres, ceux qui ont voté par exemple pour des formations politiques en ne comprenant pas très bien pourquoi ils ne gouvernent pas, donc il est temps effectivement que le chef de l'État nous dise où il en est aussi de ses propres réflexions, comment lui-même analyse les quinze jours qui viennent de se passer et surtout quelle perspective nous donne-t-il parce que les Jeux Olympiques sont là, mais les Jeux Olympiques ça va passer assez vite, il faut qu'on sache à la rentrée qui gouverne le pays.
"Il prend la parole trois jours avant les JO, c'est pas un peu contradictoire ça quand même ?"
Benjamin Glaise : Et donc, ça a dressé éventuellement aux électeurs du RN qui n'ont pas forcément compris aussi ce résultat des élections législatives avec ce front républicain et cette absence notamment des postes à responsabilité au sein de l'Assemblée ?
Bruno Cautrès : Le chef de l'État, normalement, est dans son rôle de vouloir parler à tout le monde, d'incarner l'unité nationale, surtout à la veille d'un grand événement comme les Jeux Olympiques et sans doute le chef de l'État va-t-il vouloir s'adresser à ces électrices, ces électeurs qui se sentent un peu bafoués, qui se sentent un peu, au fond, stigmatisés, le front républicain d'abord, ensuite pas de poste à l'Assemblée nationale. Donc effectivement, il faut que le chef de l'État donne du sens à tout ceci, trace des perspectives, parce que sinon c'est une accumulation de frustration qui peut, à un moment donné, être très négative pour lui dans l'opinion, mais globalement très négative pour le pays.
Benjamin Glaise : Après, il peut y avoir aussi une autre incompréhension, peut-être Bruno Cautrès, puisque le chef de l'État appelle à une trêve politique et en même temps il prend la parole trois jours avant les JO, c'est pas un peu contradictoire ça quand même ?
Bruno Cautrès : Un peu contradictoire. Alors tout dépendra du contenu de la parole du chef de l'État. (...)