Tous les matins, à 7h10, Patrick Roger appelle un invité sur un sujet qui fait l’actualité. Retrouvez "C'est à la une" sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"Le nouveau front populaire la verrait bien en premier ministre Emmanuel Macron, ne l'entend pas de cette oreille."
Benjamin Glaise : Sud Radio, il est 8h10, c'est à la une donc après plus de deux semaines de négociations, la gauche s'est donc mise d'accord sur sa candidate pour Matignon, elle s'appelle Lucie Castel, est encore peu connue du grand public, c'est une haute fonctionnaire engagée pour la défense des services publics. Le nouveau front populaire la verrait bien en premier ministre Emmanuel Macron, bah lui, ne l'entend pas de cette oreille. Bonjour Thomas Guénolé.
Thomas Guénolé : Bonjour.
Benjamin Glaise : Politologue, merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, Lucie Castets pour Matignon, c'est un choix qui vous surprend, qui surprend ou pas ?
Thomas Guénolé : Alors d'abord, il faut que vos auditeurs se posent la question, comment c'est possible que la coalition de gauche propose pour la deuxième fois le nom d'une première ministre pour laquelle nous tous, le grand publics, les analystes, les experts, les journalistes politiques, on a dû aller sur Google pour chercher qui c'était, parce qu'on ne savait pas. Qu'est-ce que ça veut dire ?
Benjamin Glaise : Est-ce que c'est forcément un problème, justement, qu'elle soit peu connue encore aujourd'hui du grand public ?
Thomas Guénolé : Bah, j'invite simplement les auditeurs à se poser la question, mais comment c'est même possible de se retrouver avec une proposition de chef de gouvernement qui est un nom que personne ne connaît et que la plupart des gens dans les partis qui proposent ce nom ne connaissaient pas avant qu'il soit proposé ? La réponse à ça, c'est très simple, c'est que les forces de la coalition de gauche ne croient pas elles-mêmes à la possibilité que le premier ministre vienne de leur rang.
"Un gouvernement d'union de la gauche va se faire censurer."
Benjamin Glaise : C'est-à-dire que c'est un choix, si ce n'est pas défaut, en tout cas, ils n'y croient pas ?
Thomas Guénolé : Ils n'y croient pas. S'ils y croient, on aurait eu affaire à quelqu'un qui aurait eu plus d'autorité potentielle sur les partis de gauche et non pas quelqu'un qu'on a sorti comme un lapin du chapeau. Ce qui est en train de se passer, en réalité, c'est que les partis du Nouveau Front Populaire sont en tête en nombre de sièges, mais en même temps, ils savent déjà, parce que c'est des professionnels quand même, ils savent déjà que si jamais ils proposent un gouvernement avec des ministres LFI dedans, les macronistes et les lepénistes ont déjà dit qu'ils vont voter la censure. Je vous rappelle que l'Assemblée, elle est coupée en trois tiers, approximativement, je schématise. Et donc, ils savent d'avance que s'ils font un gouvernement d'union de la gauche, il va se faire censurer.
Benjamin Glaise : On ne sait pas encore s'il y aura des insoumis, dedans, mais effectivement, on peut le supposer.
Thomas Guénolé : Mais du coup, il n'y aura pas, je vous le dis, je l'ai dit assez tôt après le deuxième tour, je l'avais dit chez vos frères de France info, il n'y aura pas de gouvernement d'union de la gauche, ou alors pendant très peu de temps, puisqu'il sera censuré. (...)