Par Benjamin Glaise avec Henri Weill
Faut-il attribuer la légion d’honneur à tous les Français médaillés aux JO 2024 ?
La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra a indiqué hier (jeudi), sur Télématin sur France 2, souhaiter que tous les Français médaillés lors des Jeux olympiques reçoivent la légion d’honneur. Ce qui serait une grande première.
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Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"Faut-il attribuer la légion d'honneur à tous les français médaillés aux Jeux Olympiques ?"
Benjamin Glaise : C'est à la Une. Faut-il attribuer la légion d'honneur à tous les français médaillés aux Jeux Olympiques ? La réponse est oui pour la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra. Elle l'a fait savoir tout en précisant qu'il fallait le demander au président de la République. Henri Weill, bonjour ! Merci d'être avec nous ce matin.
Henri Weill : Bonjour.
Benjamin Glaise : Vous êtes journaliste, historien, ancien vice-président de la société des membres de la Légion d'honneur. Donner la Légion d'honneur aux français médaillés sur des jeux olympiques, ce n'est pas ce qu'il fait déjà ? C'est vraiment nouveau ça ?
Henri Weill : Écoutez, jusqu'à aujourd'hui, une sportive qui a gagné une compétition et donc une médaille d'or recevra la Légion d'honneur. Mais ce n'est pas systématique, parce qu'il y a étude du dossier de la personne. Et puis, quelqu'un, homme ou femme, qui obtient une médaille d'argent ou une médaille de bronze, reçoit ou est susceptible de recevoir l'ordre national du mérite.
Benjamin Glaise : Donc là ça veut dire, si je suis les propos d'Amélie Oudéa-Castéra, c'est-à-dire que c'est pour les médaillés d'argent et de bronze que ça pourrait changer, c'est ça ?
Henri Weill : Oui, oui, absolument. Elle envisagerait que tout soit mis sur un pied d'égalité.
"Avant, la société considérait que le sport était une discipline marginale."
Benjamin Glaise : Depuis combien de temps on donne la Légion d'honneur à des athlètes qui ont décroché le titre olympiques ? C'est récent ou pas ?
Henri Weill : Écoutez, oui, relativement, parce que la première partie du XXe siècle, la société considérait que le sport était une discipline marginale. Donc, les sportifs n'étaient pas vraiment décorés. Je vous donne un exemple, alors je ne sais pas si c'est bon, mais dans l'esprit des Français, ou en tout cas des plus âgés, on se souvient peut-être de Michel Ostermeyer, qui en 1948, aux Jeux de Londres, a obtenu la médaille d'or au poids, au disque. Alors, c'est une discipline qu'elle ne connaissait pas, elle l'a pratiquée depuis quelques semaines simplement, et elle a obtenu le bronze également. et puis, Ostemeyer, c'était aussi une pianiste émérite, première femme, enfin, c'est une femme qui avait obtenu un premier prix Conservatoire de Paris. eh bien, elle n'a eu la Légion d'honneur en 1948, aux Jeux de Londres, elle n'a eu la Légion d'honneur qu'en 1992. Je pense qu'elle a été oubliée. Mais sinon, je crois que c'est le général de Gaulle qui a attribué les premières décorations après les Jeux d'Innsbruck. Et puis, ensuite, il y a eu d'autres médaillés, comme par exemple, j'ai un trou de mémoire, Tabarly, qui a reçu pour sa victoire dans la transat en solitaire, comportée en 1964, eh bien, il a reçu la Légion d'honneur. et ça, si vous voulez, ça marque un peu un tournant. On dit à ce moment-là, bon, cette décoration récompense un exploit sportif dont la gloire rejaillit sur la France.
Benjamin Glaise : Ça veut dire que depuis ce moment-là, tous les présidents ont mis à l'honneur...
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