À Beyrouth, la vie continue malgré la menace d’une guerre
hier était le quatrième anniversaire de l'explosion meurtrière du port de Beyrouth qui a endeuillé la capitale. 220 morts, plus de 6 500 blessés. Hier le président français, Emmanuel Macron, a réaffirmé "l'engagement indéfectible" de la France auprès du Liban, quatre ans après la catastrophe.
Les invités
Tous les matins, à 7h10, Patrick Roger appelle un invité sur un sujet qui fait l’actualité. Retrouvez "C'est à la une" sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"On craint une escalade militaire entre l'Ouest-Bola d'un côté et Israël de l'autre."
Jean-Marie Bordry : Il est 8h11 sur Sud Radio, 9h11, heure de Beyrouth, la capitale libanaise où la tension est à son comble. On en parle avec le témoignage de notre invitée. Bonjour Hannah !
Hannah : Bonjour Jean-Philippe !
Jean-Marie Bordry : Presque Jean-Marie, bienvenue à vous ma chère Anna ! Merci beaucoup de nous accorder votre témoignage depuis Beyrouth. Vous avez 72 ans, vous êtes retraitée, vous vivez à Beyrouth en ce moment. Je rappelle le quai d'Orsay a enjoint les ressortissants français à quitter dès que possible le Liban. On craint une escalade militaire entre l'Ouest-Bola d'un côté et Israël de l'autre. Est-ce que la ville en ce moment est sur le pied de guerre Hannah ?
Hannah : Oui, on ne sait pas, on est dans l'incertitude. On est bombardée par des informations inquiétantes comme ce que vous venez de dire, que le quai d'Orsay a demandé aux ressortissants français de partir. Donc c'est une mauvaise nouvelle pour nous. Et comme le quai d'Orsay, il y a d'autres pays occidentaux et arabes qui ont fait pareil. Et ça ajoute à notre tension.
Jean-Marie Bordry : Évidemment, il y a votre inquiétude. Ça ajoute à votre inquiétude, je présume. Alors vous allez nous l'expliquer dans un instant. Votre fils habite à Paris, il est venu à Beyrouth pour les vacances. Mais en ce moment, il n'arrive pas à repartir. C'est-à-dire que quand tous les pays demandent à leurs ressortissants de partir, techniquement, concrètement, ce n'est pas faisable.
"Tout le monde qui court et qui essaie d'attraper une place, et cette place n'est pas disponible."
Hannah : Non, parce que plein de compagnies d'aviation ont annulé leur vol. Et il ne reste que le MEA, qui est la compagnie libanaise, qui n'arrive pas à augmenter ses vols pour satisfaire tous les Libanais qui vivent dehors. Maintenant, ils sont là pour les vacances et veulent repartir. L'exemple de mon fils qui est à Paris, il est venu pour une semaine pour devoir et voilà. Il a acheté même un billet avec une autre compagnie pour partir vendredi. Et le vol a été annulé. Donc, les compagnies aériennes vendent des billets, et à la dernière minute, ils annulent. Et ça n'arrange pas la situation. L'aéroport, c'est vraiment la pagaille, tout le monde qui court et qui essaie d'attraper une place, et cette place n'est pas disponible.
Jean-Marie Bordry : Oui, ça ajoute à la confusion, j'imagine. Alors, c'est un peu égoïste, parce qu'effectivement, on est depuis la France, on se demande, on parle de nos ressortissants, de ceux qui pourraient partir, mais on ne vous a même pas demandé à vous, Anna. Vous vous habitez Beyrouth, il n'est pas question pour vous de partir, si ?
Hannah : Je ne peux pas partir. En fait, moi, j'ai réservé pour le 14 août pour aller voir mes enfants qui sont en Europe, mais je n'arrive pas à me décider de partir. Est-ce que je laisse ma famille partir ? Est-ce que je reste avec eux, avec elles ? C'est un moment vraiment d'incertitude et de stress immense. Maintenant, vous étiez en train de parler des médailles que vous avez récoltées dans les Jeux Olympiques, et moi qui étais vraiment très favorable pour regarder ces épreuves, les compétitions. Mais bon, je n'ai pas pu, vu que ce serait tellement compliqué. (...)