l'Iran a affirmé avoir "légalement le droit" de punir Israël.
Selon le ministère libanais de la Santé, une "frappe ennemie israélienne" survenue dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 août a fait deux morts à Houla.
Selon l’armée israélienne, une attaque aérienne "depuis le Liban" a fait deux blessés militaires hier (lundi).
"Personne n'a intérêt à une escalade", a écrit Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux.
Les invités
Tous les matins, à 7h10, Patrick Roger appelle un invité sur un sujet qui fait l’actualité. Retrouvez "C'est à la une" sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"Une escalade militaire entre l'Iran et Israël risque de se produire."
Jean-Marie Bordry : Vous êtes les bienvenus sur Sud Radio, il est 8h14. J'ai entendu dire que l'Iran allait attaquer Israël cette nuit, c'est ce qu'a annoncé Donald Trump. Ça ne s'est finalement pas produit. Quoi qu'il en soit, on a pu craindre justement une escalade militaire entre l'Iran et Israël et elle risque de se produire d'ici la fin de la semaine. On en parle avec Jean-Paul Chagnollaud. Bonjour à vous.
Jean-Paul Chagnollaud : Bonjour.
Jean-Marie Bordry : Bienvenue sur Sud Radio. Président de l'Institut de Recherche et d'Études Méditerranées Moyen-Orient, auteur notamment de ce livre "Israël-Palestine, la défaite du vainqueur". C'est publié aux éditions Actes Sud. Une escalade militaire directe et assumée entre l'Iran d'une part et Israël d'autre part. Est-ce que c'est un scénario probable pour cette semaine ?
Jean-Paul Chagnollaud : Non, je ne crois pas que ce soit un scénario probable, mais c'est un scénario possible. C'est-à-dire qu'il faut quand même revenir juste au point de départ. C'est-à-dire que nous étions dans une phase, ça renvoie à la guerre à Gaza, où il y avait des négociations qui, d'après Antony Blinken lui-même, le secrétaire d'État américain, avaient des chances d'aboutir. D'aboutir à quoi ? À deux choses fondamentales. Un cessez-le-feu à Gaza, qu'on attend depuis des semaines et des semaines. Et puis aussi, bien entendu, une négociation sur la libération des otages, ou d'une partie des otages. Et ça s'inscrivait dans une résolution qu'on a complètement oubliée du Conseil de sécurité d'il y a déjà quelques semaines. Or, qu'est-ce qui s'est passé concrètement ? Israël a choisi d'assassiner le chef des négociateurs. Et quand vous assassinez le chef des négociateurs, celui qui est en face de vous, il est évident que les négociations sont aussitôt interrompues, pour ne pas dire mortes pour un temps indéfini. Donc je crois que c'est ça le point de départ. Donc ça signifie quelque part que Netanyahou, car c'est de lui dont il s'agit, a littéralement choisi la position dans laquelle il se trouve, car en attaquant l'Iran de cette façon, ou plutôt en assassinant Ismaël Agnier, le chef du Hamas, à Téhéran, en violation du droit international évidemment, eh bien il ne pouvait pas ne pas s'attendre à une riposte. Donc on en est là aujourd'hui. Alors quelle riposte ? Et par rapport à votre question, je veux dire que ce qui est entre le possible et le probable, sans faire de subtilité, il y a juste un point très important, c'est qu'on risque d'avoir une riposte plus forte que la dernière fois, et dans cette hypothèse, on est à deux doigts d'un engrenage. C'est ça, à mon avis, le grand risque des prochains jours. C'est-à-dire que si, par exemple, la riposte conduisait à aller assez loin au sein du territoire, en profondeur, comme l'on dit, dans le territoire, il est possible à ce moment-là qu'Israël va à son tour riposter. Et c'est ça, tout l'enjeu est là. Et c'est pour ça qu'il y a en ce moment énormément de négociations, de discussions qu'on ne voit pas de manière officielle, à part quelques exceptions, mais c'est fondamental tout ça.
"Est-ce que l'Iran a les moyens militaires de frapper Israël ?"
Jean-Marie Bordry : Dernière escalade en date entre l'Iran et Israël, c'était au mois d'avril dernier, plusieurs dizaines et dizaines, même centaines de drones iraniens avaient été lancés en direction du territoire israélien. Concrètement, est-ce que l'Iran, d'abord, a les moyens militaires de frapper Israël ?
Jean-Paul Chagnollaud : Je crois que l'Iran a des moyens directs ou indirects de frapper Israël, très probablement. Ce qui s'est passé la dernière fois, ce que vous évoquiez en avril, c'était intéressant parce qu'il a envoyé notamment des drones, des drones qui circulent à peu près à 200 kilomètres par heure. (...)