Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h12, Anne-Isabelle Tollé, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
- Vous êtes journaliste, grand reporter, vous publiez le Voyage Interdit aux éditions du Cherche-Midi.
- Voyage Interdit en Iran.
- En Iran, Narjes Mohammadi, pré-Nobel de la paix l'année dernière, est en prison depuis novembre 2021.
- Ça va faire trois ans, emprisonnée près de Téhéran.
- Évine, dans cette prison malheureusement trop célèbre, elle a engagé avec d'autres prisonnières politiques une grève de la faim.
- 34 détenus qui commémorent le deuxième anniversaire du mouvement Femmes, Vie, Liberté et la mort en détention de Macha Amiri, arrêtés pour ne pas avoir accepté le code vestimentaire islamique.
- Ce code vestimentaire islamique, vous l'avez vu en Iran, vous l'avez vécu en Iran.
- Oui, je l'ai vécu de l'intérieur.
- Alors, Marsa Amini est quand même morte en détention.
- En détention pour une mèche qui dépassait de son voile.
- C'est-à-dire qu'elle n'a pas défié les autorités en ne portant pas le voile.
- Elle avait simplement une mèche qui dépassait.
- C'est dire que la répression est féroce.
- Donc effectivement, j'ai pu parcourir l'Iran, toutes les grandes villes, y compris la ville sainte de Qom.
- Et j'ai pu constater cette révolte qui est toujours omniprésente dans la rue.
- Parce que désormais, même si on ne voit plus les manifestations comme on a pu le voir il y a deux ans, eh bien ces femmes manifestent en ne portant plus le voile dans la rue.
- Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'elles résistent en silence ? Elles résistent en silence, mais en même temps, c'est visible.
- Elles fragilisent le régime parce qu'en ne portant plus le voile dans la rue, les passes d'Aran, les gardiens de la révolution, sont dépassées.
- Ils ne peuvent plus arrêter toutes ces femmes.
- Et les Bassidji, effectivement, ne peuvent plus non plus tirer sur elles tellement elles sont nombreuses.
- Elles manifestent aussi autrement en taguant des graffitis, en arrachant les portraits des martyrs de la République islamique, comme récemment le président Ibrahim Raisi, qui est mort dans l'accident d'hélicoptère, et Ismail Agnié, qui est aussi omniprésent, placardé dans les rues de Téhéran.
- Agnié, c'est l'ancien patron du Hamas.
- Du Hamas, voilà, qui a été tué directement à Téhéran.
- Eh bien, c'est une manière aussi de se révolter contre le régime, en donnant aussi comme slogan, parce que le slogan, ce n'est pas seulement « Femmes, vies, libertés », c'est aussi « Abat le dictateur », « Marc Barre, dictateur ».
- Ça montre bien qu'il y a une révolution des mentalités, il y a un avant la mort de Marsa Amini, et désormais, même si maintenant, j'ai envie de dire que ça ne fait pas deux ans que la population se révolte contre ce régime barbare, moyenâgeux...
- Ça fait 45 ans que les mollas sont au pouvoir.
- Ça fait 45 ans.
- Quand la population subit une politique répressive, et ils sont enfermés dans ce pays, ils étouffent littéralement, et ces jeunes, parce qu'ils représentent quand même...
Transcription générée par IA