Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Vous êtes sur Sud Radio, merci d'être avec nous.
- Et avec nous, ce matin, Mona Jaffarian, franco-iranienne, co-fondatrice de l'association Femme Azadi, auteure de « Je suis iranienne, votre livre sort après-demain ».
- Bonjour, Mona Jaffarian. Merci d'être avec nous.
- Votre livre sort après-demain, je précise que vous êtes sous surveillance policière, parce que vous avez reçu des menaces, c'est bien cela.
- Les menaces qui viennent d'où ? De la République islamique d'Iran, mais aussi de France.
- Mais de France aussi.
- Mona Jaffarian, je voudrais revenir sur cette image, l'image de cette jeune femme, qui s'appelle Aou Dariaï, c'est ça ? Exactement.
- Comment est-ce qu'on prononce ? Aou, qui veut dire biche en persan, et Dariaï, qui veut dire de la mer.
- De la mer. Biche de la mer.
- Oui, exactement.
- Eh bien, cette jeune femme est étudiante, dans une université prestigieuse de terre, on est bien d'accord.
- Exactement, et elle étudiait la littérature française.
- Et elle étudiait la littérature française.
- On a vu les images sur les réseaux sociaux, mais on a vu les images diffusées par toute la télévision du monde entier, parce qu'elle traverse le monde, de cette jeune femme, cette jeune femme qui s'est retrouvée dans son université, ou devant son université.
- En fait, elle était dans l'université quand elle a été prise à partie par les Bassidji, qui sont les forts.
- Alors, elle a été prise à partie par les Bassidji, expliquez-nous.
- Alors, les Bassidji, c'est les forces de répression du régime, qui l'ont violentée, en premier lieu, lui déchirant une partie de ses vêtements, et en signe de protestation, elle va complètement retirer ses vêtements, et marcher à l'extérieur de l'université.
- Malgré les risques, puisqu'elle sait, à ce moment-là, ce qui va se passer.
- Donc, ils vont intervenir pour l'arrêter, mais elle sera tellement violemment battue à ce moment-là, que les premiers témoignages indiquent qu'elle saignait énormément au niveau de la tête, et elle sera ensuite emmenée par ce qu'on appelle les Bosch-Arsi, donc ça veut dire les personnes habillées en civil, mais qui sont finalement des agents du régime.
- Et la République islamique a donné comme seule information qu'elle avait été internée en psychiatrie, donc c'est une manière, et de faire croire qu'elle est folle, et surtout, il faut savoir que la République islamique a des centres de redressement psychiatrique, parce que pour eux, une femme qui ne porte pas le hijab souffre d'une maladie mentale du dévoilement.
- Elle ne supportait plus cette jeune femme, qu'on lui impose un diktat vestimentaire, qu'on ne lui laisse pas sa liberté, la liberté de s'habiller comme elle le souhaitait, elle ne le supportait plus, c'est pour ça qu'elle s'est déshabillée après ces violences, c'est pour ça qu'elle s'est retrouvée en sous-vêtements, elle savait le risque, elle savait qu'elle risquait sa vie.
- Oui, en fait c'est un geste de résistance incroyable, mais aussi de désespoir.
- On dirait, ça me rappelle Tiananmen, ça me rappelle ce Chinois qui...
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