Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Avec nous, Pascal Brice, président de la Fédération Nationale des Acteurs de la Solidarité.
- Pascal Brice, bonjour.
- Bonjour, M. Bourdin.
- Merci d'être avec nous.
- Le rapport annuel de l'Observatoire des Inégalités a été publié hier.
- Que dit l'Observatoire des Inégalités ? Qu'il y a en France 5,1 millions de personnes, enfants compris, qui vivent sous le seuil de pauvreté.
- C'est le seuil de pauvreté fixé à 1 014 euros par mois.
- Il s'agit de grande pauvreté.
- Oui, parce qu'en réalité, c'est 10 millions de personnes qui sont sous ce que l'INSEE appelle le seuil de pauvreté.
- C'est moins de 1 200 euros net par personne par mois.
- L'INSEE calcule à 1 200 euros net.
- 1 200.
- Et là, l'Observatoire des Inégalités est à 1 000.
- Donc il est vraiment sur la grande pauvreté, notamment les 4 millions de personnes qui sont au RSA.
- Mais ça fait 40 ans que la pauvreté ne baisse plus en France.
- Et même maintenant, depuis deux ans, lentement, mais là sûrement, elle augmente.
- Dans un pays qui est l'un des plus protecteurs au monde, il faut qu'on se le redise, 10 millions de pauvres aujourd'hui, en dessous du seuil de pauvreté, s'il n'y avait pas toutes les redistributions, etc., les soutiens sociaux, ce serait 15 millions.
- Donc on est un pays très protecteur, mais dans lequel, de plus en plus, la pauvreté s'enracine dans les villes, dans les campagnes et un peu partout dans la population.
- Alors, la pauvreté s'enracine, c'est très intéressant ce que vous dites.
- Elle s'enracine et partout, partout.
- Elle s'enracine surtout, oui, surtout, avant tout, chez les jeunes.
- Chez les jeunes. Plus que chez les personnes âgées.
- Je regardais les chiffres. 5% à peu près des personnes âgées, c'est déjà beaucoup.
- Trop. Mais chez les jeunes, c'est beaucoup plus. C'est entre 11, 12, 13%.
- Vous vous rendez compte de ce que ça dit de notre société ? Et notamment, vous avez parmi elles et parmi eux, beaucoup de jeunes issus de l'aide sociale à l'enfance.
- Oui.
- C'est-à-dire que moi, je le vois dans les associations un peu partout, surtout en France, les jeunes que vous voyez à la rue, le plus souvent, ils sortent de l'essentiel à l'enfance.
- C'est-à-dire qu'ils ont été abandonnés par leurs parents, etc.
- Et donc, vous avez comme ça des phénomènes de cumul.
- Vous avez des étudiants qui vont au Resto du Coeur.
- Donc, vous avez effectivement, ça touche de plus en plus de gens dans les campagnes.
- Oui.
- La pauvreté en milieu rural.
- Oui.
- Avec un isolement très fort dans les villes.
- Quand on ne parle jamais, quand on oublie, on montre toujours les images de la pauvreté en ville.
- Mais bien sûr.
- Elle est réelle.
- Elle est réelle et puissante.
- Il y a cette autre pauvreté.
- Oui.
- Il faut que les associations aillent encore plus vers les gens.
- Vous avez effectivement des jeunes.
- Vous avez des femmes qui sont seules avec des enfants et qui...
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