Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous avons la chance de recevoir maintenant Jean-François Colosimo, historien que vous connaissez évidemment, l'un des éditeurs de Boilem Sans Salle.
- Jean-François Colosimo, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous ce matin.
- Vous écrivez les tyrannies, vous dites les tyrannies en Bastille, les écrivains, car elles craignent la vérité.
- La tyrannie algérienne, du moins ce régime autocratique, autoritaire algérien, emprisonne Boilem Sans Salle.
- Pourquoi, selon vous ? Écoutez, Boilem Sans Salle est un écrivain, Boilem Sans Salle n'est pas un militant politique, Boilem Sans Salle n'est pas à la tête d'une organisation quelconque.
- Boilem Sans Salle a pour lui, en fait, son goût de la parole et de la parole de vérité.
- Et dans son œuvre majeure, qui est lue de manière planétaire, n'est-ce pas, qui n'a pas qu'un retentissement en France, mais bien au-delà, dans tous les pays d'Europe, dans les Amériques, etc.
- En fait, Boilem Sans Salle, qu'est-ce qu'il a fait ? Eh bien, il a, je dirais, affronté tous les tabous que ce régime algérien pose sur sa propre histoire, pose sur sa propre activité.
- Boilem Sans Salle, en fait, a dénoncé un mensonge.
- Un mensonge.
- Un mensonge d'État qui dure depuis maintenant des décennies, de la même manière qu'il a affronté tout à fait courageusement l'islamisme lorsque l'islamisme a ravagé son pays, l'Algérie.
- Pays qu'il aime, n'est-ce pas ? Alors, Boilem Sans Salle, il a la double nationalité, il est français, il est algérien, mais en fait, il a toujours voulu vivre en Algérie.
- Et c'est évidemment parce qu'il rentrait dans son pays, à Alger, qu'il a été arrêté sur le tarmac de l'aéroport.
- Son crime, son crime, c'est l'amour de la vérité.
- L'amour de la liberté.
- Bien.
- Son avocat, François Zimoy, évidemment, se bat.
- Vous vous battez tous pour essayer de le faire libérer, qu'il puisse rentrer dans notre pays et qu'il puisse circuler librement dans son pays, parce qu'il a deux pays.
- Il est franco-algérien, il est français depuis pas très longtemps, mais il est franco-algérien, Boilem Sans Salle.
- Jean-François Colosimo, pour celles et ceux qui n'ont pas lu Sans Salle, parce que beaucoup, évidemment, ne l'ont pas eu, ne savent pas qui est.
- Mais, Boilem Sans Salle, que diriez-vous à toutes celles et ceux qui ne connaissent pas cet écrivain ? Eh bien, d'abord, que c'est un magnifique romancier qui a une langue française, je dirais, d'une force, d'une acuité tout à fait incroyable.
- C'est d'ailleurs, je dirais, en quelque sorte, une leçon, n'est-ce pas, pour beaucoup de nos écrivains.
- Il a un imaginaire prodigieux.
- Hum.
- Mais cet homme, en fait, est avant tout, je dirais, un amoureux de l'humanité concrète, de l'humanité vraie.
- Et il est en défense, en fait, de toutes les victimes.
- C'est bien ce qu'il faut comprendre.
- Et il montre l'ambiguïté du mal.
- Et il montre aussi comment le mal, en fait, fascine, comment le mal séduit, comment le mal réduit notre capacité à le combattre.
- Pour moi, s'il fallait...
Transcription générée par IA