Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous sommes en direct de Mayotte, avec Estelle Youssoupha, que je remercie.
- Estelle Youssoupha, bonjour.
- Bonjour, bonjour à tous.
- Bonjour, Estelle Youssoupha. Je rappelle que vous êtes députée Lyotte de Mayotte.
- Je rappelle que vous défendez, vous êtes venue à de très nombreuses reprises ici, sur l'antenne de Sud Radio.
- Vous défendez ardemment votre île, que vous adorez.
- Cette île que vous avez retrouvée, que vous avez retrouvée dévastée, Estelle.
- Oui. Mayotte, qu'on a connue, n'existe plus.
- Aujourd'hui, c'est une île qui a été quasiment rasée à zéro.
- Sur les bâtiments durs, 80% d'entiers n'ont plus de toit.
- Donc, 90% des familles maoraises ont perdu leur toit.
- On a la chance de pouvoir compter sur la solidarité.
- Les gens étaient familiales.
- Donc, moi, j'ai aussi perdu ma maison.
- Et donc, avec mon frère, ma belle-sœur et mon neveu, on est réfugiés chez des cousins.
- Mais pour toute l'île, mon cas est d'une rare banalité.
- Toute l'île, on n'a pas d'eau, pas d'électricité.
- La nourriture commence à manquer.
- Les routes sont peu à peu dégagées, mais il n'y a pas de réseau téléphonique.
- Donc, on n'arrive pas à avoir de nouvelles.
- Entre les villages, il y a beaucoup de familles qui sont sans nouvelles des uns et des autres.
- Mais ce qu'on arrive à voir par les personnes qui ont réussi à passer d'un village à un autre, c'est que les destructions sont principalement matérielles.
- Mais là où il y a de nombreux disparus et vraisemblablement de morts, c'est dans les bidonvilles.
- Donc, toutes les zones qui étaient déconcentrées, toutes les administrations d'habitation en tôle ont été réduites à néant.
- Et ce sont, à mon avis, des charniers à sel ouvert.
- Les personnes ont été englouties par la boue et les tôles.
- Il est impossible d'établir un bilan, évidemment.
- Il va falloir des jours et des jours pour en avoir un.
- A expliqué Bruno Rotailleau, le ministre de l'Intérieur qui était sur place, qui est retourné à La Réunion.
- Estelle Youssoupha.
- L'hôpital fonctionne tant bien que mal, tant bien que mal.
- Emmanuel Macron a dit qu'il serait sur l'île, sur l'archipel, très vite.
- Il a dit aussi qu'il allait décréter un deuil national.
- Un deuil national, c'est indispensable parce que ça permet, ça permet de rappeler à beaucoup de métropolitains que Mayotte, c'est la France.
- Je pense que grâce à vous et à beaucoup de médias qui ont beaucoup consacré de temps et de couverture médiatique à Mayotte depuis quelques années, nos compatriotes ont compris la détresse dans laquelle on était et on voit les messages de soutien et l'empathie, la compassion, l'élan de solidarité nationale.
- Et je sais qu'on peut compter sur le pays.
- Ce deuil national, c'est nous rappeler à nous, Mahorais, qu'on n'est pas seuls, que le reste du pays est avec nous.
- Mais évidemment qu'on compte sur vous tous pour nous aider, pour nous permettre de relever la tête.
- On reconstruit en Mayotte.
- Là, l'urgence, c'est qu'on...
Transcription générée par IA