Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Sud Radio, 7h13, pour ne rien rater, la situation en Syrie, Maya Khadra, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous, spécialiste du Proche-Orient, journaliste Maya Khadra, franco-libanaise, vous connaissez bien le Liban, la Syrie.
- Depuis début mars, des affrontements sanglants ont lieu entre les partisans de Bachar el-Assad et les forces de sécurité du nouveau pouvoir syrien.
- Plus de 1300 morts, et puis en majorité, parmi ces morts, des civils halawites ou des civils chrétiens qui ont été tués dans l'ouest du pays, sur la côte méditerranéenne.
- C'est cela, Maya Khadra ? Exactement. En fait, Hassan Derini, qui est le porte-parole du groupe du Dialogue National, c'est l'initiative majeure d'Ahmad El-Sharra aujourd'hui, a même dit que cela fait partie du processus de justice pendant la période transitoire.
- Donc c'est une grande déclaration de qualifier ces actes d'exaction et d'exécution extrajudiciaire d'actes de justice.
- Et ces dérapages sont très, très inquiétants. Ce ne sont pas des dérapages, ce sont des crimes contre l'humanité, ce qui est en train de se passer.
- Parce qu'au temps, il y a eu vraiment des premières escarmouches où des forces fidèles à Ahmad El-Sharra, ont été prises en otage à Kordaha. Cela étant dit, la riposte était vraiment des plus sanglantes, parce qu'ils se sont attaqués à des civils, à des civils halawites, à des pères de famille, à des mères de famille et à des enfants.
- Donc la majorité des victimes civiles sont halawites. Il y en a quelques chrétiens aussi qui sont à signaler.
- Et cela montre une chose politiquement, comment on peut traduire ce qui s'est passé.
- La première hypothèse, c'est que soit Ahmad El-Sharra est d'accord avec, ou bien il a donné son feu vert pour faire toutes ces exactions, soit il n'est pas du tout souverain. Et donc celui qui s'est évertué à montrer patte blanche et à gagner la confiance de la communauté internationale, ne peut même pas donner des ordres qui peuvent être respectés. Donc là, on est dans une double crise.
- Et cela pourrait impliquer une non-levée des sanctions sur la Syrie.
- Et donc encore des années.
- Et d'incertitudes et d'événements sanglants, hélas.
- Alors, je résume, Maya. Ahmad El-Sharra, c'est le nouveau leader, le nouveau président syrien par intérim, parce qu'il est toujours président syrien par intérim.
- Les halawites, c'est une minorité chiite à laquelle appartenait l'ancien dictateur du pays, Bachar el-Assad.
- On est bien d'accord, Maya. C'est bien cela.
- On est bien d'accord.
- Après, Bachar el-Assad a rompu un peu avec la...
- Avec la tradition halawite. Il ne se revendiquait pas vraiment.
- C'était plus une revendication identitaire.
- Mais sa femme était sunnite. Ses grands officiers dans l'armée étaient des sunnites aussi.
- Les halawites, c'est vrai qu'ils étaient fidèles à Bachar el-Assad par la force des choses, parce que c'était une dictature.
- Cela étant dit, on ne peut pas dire qu'ils adhéraient tous au projet de Bachar el-Assad.
- Il y a beaucoup d'opposants halawites.
- Et en fait, la côte syrienne, la côte ouest, au nord, c'est une côte qui ne ressemble pas vraiment au reste.
- Du pays, on a vraiment une certaine forme d'évolution en termes de mœurs, une évolution sociale.
- C'est une vie à l'occidentale qui ne ressemble pas aux autres parties du pays, comme à Raqqa, à Idlib, ou bien au reste de Damas.
- Et c'est là qu'ont eu lieu les exactions.
- Alors, pour mettre fin aux violences, le président syrien annonce la formation d'une commission indépendante pour enquêter sur les tueries.
- Cette commission qui sera composée de sept personnes chargées d'enquêter sur les exactions contre les civils.
- De désigner les responsables.
- Pour le président syrien par intérim, il est essentiel de ramener le calme, non ? Il est essentiel de ramener le calme.
- En même temps, vu que son ministre de la Justice, le ministre de la Défense aussi, sont des ex-djihadistes, je ne sais pas si cette justice et cette enquête qu'il va faire seraient pour cacher le crime et le mettre sous le boisseau, en réhabilitant les certaines figures qui ont fait de telles exigences.
- Ou bien c'est juste une mesure sérieuse.
- Mais là, il faut attendre pour voir si cette enquête, vraiment, elle...
Transcription générée par IA