Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Ils sont médecins, ils nous soignent, ils vous soignent.
- Les médecins étrangers à diplôme étranger sont très nombreux en France.
- 5 000 et peut-être plus même de 5 000, ils sont sous-payés, ils sont mal payés, mal considérés.
- Avec nous le docteur Abdelhalim Ben Saïdi, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques.
- Merci d'être avec nous.
- Vous êtes diabétologue de profession, vous êtes médecin, vous avez obtenu votre diplôme en Algérie, c'est cela ? C'est ça.
- Bien. Vous êtes diabétologue à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, vous exercez, vous soignez à Nanterre, vous soignez des patients.
- Vous êtes président de l'association intégration praticien à diplôme étranger engagé contre la crise.
- Vous avez engagé tous, vous, vous avez mis fin à votre grève de la faim parce que vous avez eu un malaise, parce que vous avez un enfant qui est très jeune, parce que...
- Bien. Je vais vous poser une simple question. Combien gagnez-vous ? Alors, les salaires, ils s'en disparaissent entre les pas dus parce qu'il y a différents statuts.
- Moi, je gagne 2 000 euros par mois.
- 2 000 euros par mois ? Pour un temps plein, avec les mêmes prérogatives, je fais exactement le même boulot que mes collègues français.
- Voilà. Vous gagnez 2 000 euros par mois, vous faites exactement le même boulot que vos collègues français.
- Combien gagnent vos collègues français ? 5 000 euros.
- 5 000 euros. Voilà la différence entre 2 000 et 5 000 euros.
- Il y a déjà une injustice absolument inadmissible.
- Pourquoi ? Parce que votre diplôme obtenu à l'étranger n'est pas reconnu, c'est cela ? Le diplôme n'est pas reconnu. Après, on fait exactement le même boulot et on nous demande de passer un concours.
- On a passé le concours, on nous supprime 20 % des postes à la fin en nous disant que le jury était souverain et il trouvait que les notes n'étaient pas satisfaisantes.
- Oui.
- Or, il y a vraiment une grande différence.
- Il y a une inégalité, une inéquité entre les différentes spécialités parce qu'on voit qu'il y a dans certaines spécialités des lauréats qui sont reçus avec 8 de moyenne et nous, on est recalé avec 11, 12, 13, voire 14 de moyenne dans certaines autres spécialités.
- Oui, quand on a besoin de médecins, on donne le diplôme équivalent.
- Quand on n'en a pas besoin, on ne le donne pas. C'est ça.
- Alors qu'aujourd'hui, on en a besoin.
- Alors qu'aujourd'hui, on en a besoin. Mais vous exercez malgré tout.
- On exerce. Moi, personnellement, j'ai un panel de patients.
- Je fais des consultations de l'hôpital de jour.
- Je fais exactement le même boulot que mes concrètes.
- Quelle hypocrisie ! C'est-à-dire qu'on vous refuse de vous payer comme les autres, mais on vous demande d'exercer comme les autres.
- Voilà. Et sachant que le salaire, ce n'est pas notre seule revendication parce que ce qu'on revendique aujourd'hui, c'est d'avoir une autorisation pérenne d'exercer.
- C'est de pouvoir envisager un jour d'être inscrit au Conseil de l'Ordre, de pouvoir continuer à cotiser pour nos retraites parce qu'aujourd'hui, on est complètement lésé par le système.
- Combien de médecins...
- ...étrangers, à diplômes étrangers, à diplômes obtenus hors Union européenne, exercent en France ? Il n'y a pas de chiffre. Il n'y a pas eu de vrai recensement fait par l'administration aujourd'hui.
- Nous, on en dénombre 1 000 dans notre association, mais on est persuadé qu'il y en a 4 000 à 5 000 qui ne sont pas encore régularisés, dont, il faut le souligner, plus de 50 % aujourd'hui sont naturalisés français.
- Oui, parce qu'en plus, beaucoup de ces médecins qui ont obtenu des diplômes étrangers sont naturalisés français.
- La plupart de nos collègues le sont dans l'association.
- Français. Donc français.
- Mais dites-moi, que vous dit le gouvernement ? Vous avez interpellé le gouvernement.
- On les a interpellés à plusieurs reprises.
- À chaque fois, on nous dit que la législation ne nous permet pas de vous régulariser.
- La seule voie, c'est de passer le concours.
- Et quand on passe le concours, on supprime 20 % des postes.
- Alors que ce sont des postes qui sont préalablement ouverts par décret ministériel.
- Donc, on ne comprend pas.
- Le...
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