Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous sommes en direct avec Frédéric Meillon. Frédéric Meillon, bonjour.
- Oui, bonjour M. Bourdin.
- Merci vraiment d'être avec nous ce matin.
- Vous êtes le père de Manon, victime de Joël Le Squarnec lorsque Manon avait 11 ans.
- C'était il y a 24 ans parce que Manon a 35 ans aujourd'hui, c'est cela Frédéric Meillon ? Oui, c'est tout à fait ça. Elle a 35 ans donc ça fait 24 ans pratiquement jour pour jour puisque la date entre guillemets anniversaire c'était hier, le jour de son audition au tribunal de Vannes.
- Je le disais tout à l'heure, on a beaucoup parlé du procès Pellicot, je trouve qu'on ne parle pas suffisamment du procès Le Squarnec parce que ce qu'ont fait les actes commis par cet homme sont absolument inqualifiables et insupportables.
- C'était il y a 24 ans donc, votre fille est opérée par Joël Le Squarnec, vous l'avez laissée entre les mains du chirurgien le temps de cette opération sans vous douter de rien.
- À ce moment-là évidemment.
- Oui, effectivement, on fait toujours confiance, on faisait confiance aux chirurgiens, la blouse blanche, l'auréole, effectivement on n'a pas le choix.
- Elle souffre, nous pensons qu'elle souffre de l'appendicite, elle se fait opérer par ce chirurgien.
- Il ne se passe pas grand-chose à part qu'elle sort de l'hôpital et que physiquement tout va bien et la suite qu'on connaît n'est pas assez à l'attendue évidemment.
- Alors nous, nous allons mettre tous ces mots et ces agissements...
- Oui, moralement elle est détruite.
- Voilà, c'est ça. Nous on met ça sur l'adolescence, on n'a pas d'autres repères, on n'a pas raison de s'inquiéter outre mesure.
- Bien sûr.
- Et...
- Et voilà, jusque son âge de deux femmes, elle va commencer à se faire suivre par des psychologues et ça dure toujours.
- Elle a fait une tentative de suicide.
- Bon, voilà, ce sont des choses qui sont graves et qui sont effectuées par un chirurgien en lequel on avait toute confiance, qui nous a trahis, qui savait ce qu'il faisait parce que justement...
- Il est chirurgien, il est intelligent, il est posé, on l'a vu, donc c'est quelqu'un de froid.
- Donc il sait très bien ce qu'il fait.
- Donc c'est ça que moi je n'ai pas compris et ma famille non plus.
- Pour quelqu'un qui ne montre pas de sentiments mais qui a beaucoup de recul, il a forcément eu des moments où il était en toute conscience et pendant cette conscience, il n'a pas su, il ne s'est pas fait aider non plus, mais il n'a pas su.
- Il n'a pas su se dire, il faut que j'arrête de briser des familles, il faut que j'arrête de briser les enfants, parce qu'il a brisé des familles et il n'a pas fait ce geste-là.
- Pas une seconde d'humanité, pas une seconde de conscience, vous avez raison, de prise de conscience des actes commis.
- C'est ce qui est absolument inexplicable, affreux.
- Frédéric Meillon, vous vous êtes retrouvé face à lui hier au tribunal.
- Vous avez dit, j'ai eu du mal à garder mon calme.
- On l'entend peut-être encore aujourd'hui.
- On est en colère.
- La colère, même si elle est maîtrisée, si elle a été maîtrisée hier, parce qu'on était dans un tribunal et devant une cour d'assises.
- Alors déjà, devant une cour d'assises, on n'a pas l'habitude.
- Mais il était à 2-3 mètres de moi et de ma femme.
- Et de Manon, bien évidemment, qui était passée avant nous.
- Et là, tout ce que j'avais dans les tripes avait envie de sortir.
- Et je lui ai dit qu'à l'époque, si j'avais pu, je l'aurais cassé la gueule.
- Mais voilà, c'est sorti comme ça.
- Mais ça paraît tellement logique.
- Oui, mais ça nous a fait du bien. Je pense que ça nous a fait du bien.
- Bien sûr, mais bien sûr, bien sûr.
- Alors, vous avez choisi d'accompagner votre fille lors de ce procès.
- Les parents qui accompagnent leurs enfants lors de ce procès sont rares.
- Oui, ils sont rares parce que chaque histoire est unique.
- Donc chacun vit sa douleur. La douleur est personnelle.
- Donc il y a l'absence de témoignage parce qu'il y a surtout la...
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