Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Avec nous Alexandre Touzé, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Vous êtes maire de Saint-Yon, dans l'Essonne.
- Nous sommes dans l'Essonne et vous êtes surtout vice-président en charge de la sécurité au conseil départemental de l'Essonne.
- Et si nous sommes dans l'Essonne avec vous, c'est parce qu'encore une fois, en France, un jeune, moins de 18 ans, 17 ans, a été poignardé à mort devant un lycée dans l'Essonne.
- Ça n'a rien à voir avec le lycée parce qu'il n'était pas scolarisé dans ce lycée des métiers Louis-Armand à Hyères.
- Il n'était pas scolarisé. Il est décédé après avoir reçu un coup de couteau au thorax.
- Des suspects ont été interpellés dans la foulée.
- Il serait originaire du quartier sensible des Hautes-Mardelles à Bruneau.
- Dans l'Essonne également.
- Rix entre bandes rivales, Alexandre Touzé ? Oui, c'est très probable, même si aujourd'hui, les faits ne sont pas publics.
- Mais on constate depuis une quinzaine de jours une remontée de ces phénomènes qui sont très connus en Essonne puisqu'on concentre à peu près 25% des rix nationales.
- Et par rix, on entend quelque chose de très précis, c'est-à-dire des affrontements tribaux entre quartiers du Maineville ou quartiers de Villeneuve.
- Et les voisines qui sont déconnectés à des problèmes de stupéfiants qu'on connaît par ailleurs.
- Donc on craint malheureusement que ça soit encore cette bêtise des rix en Essonne ou des phénomènes qui perdurent des fois depuis 30 ans et dont on ne connaît pas l'origine.
- Mais je voulais bien sûr au tout début de notre entretien avoir une pensée parce que c'est le neuvième jeune qu'on perd en quatre ans.
- Et c'est toujours insupportable pour les acteurs locaux d'apprendre ces nouvelles.
- Alors un mot de compassion pour la famille et ses copains.
- Merci.
- Évidemment, évidemment.
- Le neuvième en quatre ans.
- Le neuvième jeune tué en quatre ans dans ces rix.
- Vous parlez d'affrontements tribaux, c'est-à-dire Alexandre Touzé ? En fait, on a des quartiers, et là c'est parti, Val-d'Hierre, Val-de-Seine, un des secteurs historiques des rix.
- On a aussi Saint-Gervais, Saint-Michel, Fleury-Mérogis.
- On a Corbeil, Essonne-Évry, on a Massy.
- C'est-à-dire qu'on a des secteurs.
- On a aussi des secteurs de prédilection, si j'ose dire, des rix, c'est-à-dire des quartiers qui, depuis 5, 10, 15, 20 ans, s'affrontent.
- Ils ont oublié le motif de leur affrontement tribo, parce que c'est vraiment ça, c'est du tribal, c'est de l'affrontement entre quartiers qui n'a aucun sens, sauf, j'allais dire, une tradition funeste, avec, à chaque fois qu'on a ce genre d'événement, le risque de match retour, parce que les jeunes, ils ont essayé de, malheureusement, de trouver une revanche à ce qui s'est passé.
- Et c'est vrai qu'on a beaucoup de mal, malgré l'implication de tous les acteurs, au-delà de nos différences politiques, au-delà de nos administrations de rattachement, on a beaucoup de mal à s'attaquer à la racine du mal.
- Des mères, parfois, on connaissait ça quand ils étaient tout petits et qu'ils allaient au collège et ils vivent ça en tant que mères, 20, 30 ans plus tard.
- Oui.
- C'est extraordinaire.
- Mais, Alexandre Touzé, quelles sont les causes de ces affrontements ? Alors, en fait, il y a cette culture de quartier qui est extrêmement forte, parce que c'est des jeunes qui ont vraiment du mal à avoir, au-delà de leur quartier, cette culture de violence qui s'installe.
- On voit quand même un phénomène qui est plus récent, c'est le rajeunissement.
- On a des gamins qui, aujourd'hui, à 12-13 ans, ont des couteaux.
- Ce qu'on voit...
- Et c'est vrai que c'est stupide, parce qu'on peut se dire que quand il y a un affrontement sur les stupéfiants, ce n'est pas mieux, mais au moins, il y a un motif économique.
- Là, c'est vraiment de la culture de quartier, de la culture de violence, bête et méchante, et avec l'humour, mais c'est une soixantaine de rixes qu'on peut, en moyenne, dénombrer ça.
- C'est fou.
- On les a identifiés, ces bandes rivales ? Il doit y avoir un leader.
- Il doit y avoir un chef de bande, à chaque fois.
- Comment ça fonctionne ? En fait, il y a des principes un peu généraux, mais...
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