Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Avec nous, Maître Vincent Brengardt, qui est avocat pour l'association Sherpa, qui défend les victimes de crimes économiques ou de corruption.
- Maître Brengardt, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous.
- Vous êtes parti civil dans le procès Nicolas Sarkozy, mais il n'est pas seul, Claude Guéant, Brice Hortefeux, Éric Woerth, procès pour corruption.
- Le parquet financier a requis 7 ans de prison, 300 000 euros d'amende contre Nicolas Sarkozy, ainsi que 5 ans d'inéligibilité, réquisition que l'ancien chef d'État a accueillie, le visage un peu pétrifié, contre Claude Guéant et Brice Hortefeux.
- L'accusation a demandé des peines respectivement de 6 et 3 ans de prison à sortie d'amende, estimant qu'ils avaient aidé à nouer un pacte de corruption avec le dictateur libyen Kadhafi pour qu'il finance la campagne présidentielle de 2007.
- Bien, le procureur financier a expliqué que c'était une corruption de haute intensité, attisée par l'ambition, la soif de pouvoir, la cupidité qui a tissé sa toile jusqu'aux plus hautes sphères de l'État.
- Alors qu'il était ministre de l'Intérieur en 2005, Nicolas Sarkozy s'est engagé avec ses plus proches collaborateurs dans une quête effrénée de financement pour satisfaire ses ambitions politiques dévorantes, poursuit le magistrat.
- Et il n'a pas hésité, le magistrat, à conclure un pacte de corruption faustien avec un des dictateurs les plus infréquentables de ces 30 dernières années pour pouvoir accéder à la magistrature suprême.
- Très bien, l'accusation est claire, mais où sont les preuves, Maître Brenngart ? Déjà, il faut véritablement dire qu'on a vécu hier un moment sans précédent dans l'histoire de la Ve République parce que c'est la première fois qu'un ministère public se lève pour recueillir des peines aussi lourdes contre d'anciens responsables publics.
- Donc des faits de corruption.
- Par rapport aux preuves, c'est précisément son débat depuis janvier.
- Et je peux vous garantir qu'il n'y a pas une journée d'audience pour laquelle on a eu véritablement un quelconque souffle précisant parce que les éléments factuels sont extrêmement précis, extrêmement détaillés et qu'ils appellent les explications de la part des prévenus.
- Vous avez à la fois des documents matériels, je pense par exemple au carnet de Chokri Ghanem qui aurait été retrouvé.
- Vous avez aussi des archives numériques, par exemple les archives numériques de Zia Takedin qui sont extrêmement précises, extrêmement documentées.
- Vous avez des témoignages, vous avez des documents administratifs et vous avez également la création de sociétés offshore pour certains prévenus.
- Vous avez des sociétés écrans, vous avez des virements tout à fait suspects et puis vous avez la perception soit de sommes d'argent, soit de cadeaux.
- Et je pense par exemple à la montre Philippe Patek dont va bénéficier Claude Guéant qui ne trouve aucune explication logique par rapport...
- à toutes les fonctions qui ont été occupées par les différents prévenus.
- Maître Vincent Brengardt, je regarde la défense de Nicolas Sarkozy.
- Les avocats de la défense plaideront la semaine prochaine.
- Qu'a dit Nicolas Sarkozy ? Il estime que la fausseté, la violence des accusations et l'outrance de la peine réclamée ne visent qu'à masquer la faiblesse des charges alléguées.
- Je pense véritablement qu'on assiste en réalité...
- Tout se jouera sur les charges.
- Et sur ces preuves. Preuves ou pas.
- Évidemment que tout se jouera sur les preuves.
- Et il faut rappeler que tous les prévenus sont présumés innocents et Nicolas Sarkozy comme les autres.
- Maintenant, moi j'ai l'impression d'assister à un double débat.
- C'est-à-dire qu'il y a un débat qui est un débat médiatique et un débat qui est un débat judiciaire.
- Et je pense qu'il y a une volonté de pouvoir imprimer une réalité du dossier qui n'est pas celle qui correspond à celle que nous débattons depuis maintenant le mois de janvier.
- Et d'ailleurs, on avait promis dès le début, de ce dossier, que le dossier était vide, que le dossier était politique.
- En réalité, personne, aucun des observateurs ayant assisté aux audiences ne peut décemment soutenir aujourd'hui que le dossier est vide.
- Et d'ailleurs, on a cette confirmation qu'il y a eu un financement libyen.
- Et désormais, en fait, Nicolas Sarkozy explique que même s'il y a eu un financement libyen, lui n'était pas au courant et...
Transcription générée par IA