Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Un plaisir de recevoir Fabrice Balanche, géographe, maître de conférences à l'Institut de Lyon 2, à l'Université de Lyon 2, et auteur des leçons de la crise syrienne aux éditions Odile Jacob, spécialiste des questions syriennes, de l'Irak, de tout le Proche-Orient, agrégé de géographie.
- Fabrice Balanche, bonjour.
- Bonjour M. Bourdin.
- Merci d'être avec nous, Fabrice Balanche.
- Vous avez repris vos cours hier à Lyon.
- Oui, j'ai repris mon cours normalement hier.
- Ça s'est très bien passé.
- Il y avait un petit service d'ordre pour décourager les malfaisants.
- Mais de toute façon, je ne pense pas qu'ils veuillent réitérer leur opération de commando, parce que là, ils auraient été identifiés.
- Vu que j'ai porté plainte, on aurait pu les arrêter.
- On aurait pu les arrêter.
- Fabrice Balanche, c'était...
- Mardi dernier, le 1er, 1er avril, vous étiez en plein cours, quand tout à coup font irruption des hommes jeunes, en cagoulé, islamo-gauchistes apparemment, enfin, islamo-gauchistes.
- On ne sait pas trop qui ils sont.
- Est-ce qu'on a un peu plus d'informations sur leur identité ? Enfin, sur leur...
- Est-ce qu'on les connaît un peu mieux ? La police est en train de faire une enquête, parce que, bon, moi personnellement, je n'ai reconnu personne.
- Alors oui, c'est un petit groupe d'autonomes, mais, bon, vous savez, les autonomes, en général, ceux qui s'affirment les plus indépendants, c'est toujours ceux qui sont liés à des organisations les plus puissantes par derrière.
- C'est pour ça que, bon, islamo-gauchistes, c'est-à-dire, en partie, on a des gauchistes qui considèrent que les musulmans, c'est les prolétaires du 21e siècle, et la classe qu'il faut défendre.
- C'est ça, la définition.
- De l'islamo-gauchisme, mais avec des revendications de plus en plus islamistes, finalement, parce qu'ils ont fait la rupture du jeûne à l'université, ils ont appelé les musulmans à les rejoindre, c'est ce qui a déclenché, d'ailleurs, la réaction de la présidence de l'université, en leur retirant la salle qu'on leur avait confiée.
- Donc je pense quand même qu'au sein de l'université, on doit en connaître certains, puisqu'on leur avait attribué une salle.
- Et ça va aider, à mon avis, à la réduction de la salle.
- Et ça va aider la police à les coincer.
- Qu'est-ce qu'ils vous ont reproché ? Que disaient-ils ? Ils y sont arrivés en hurlant « Raciste, sioniste, c'est vous les terroristes ! » avec une revendication clairement pro-palestinienne.
- Donc m'accusant d'être sans doute pro-israélien, sioniste, pour ne pas dire un sale juif, parce qu'on sait très bien que derrière l'accusation de sioniste, c'est en fait de l'antisémitisme qui se cache derrière.
- Ils m'ont reproché d'être pro-Assad aussi, alors pro-israélien, pro-Assad, de chercher l'erreur.
- C'est des décérébrés.
- Il ne faut pas les chercher très loin.
- Oui.
- Alors, la direction vous avait proposé de délocaliser vos cours.
- C'était un aveu de faiblesse, non ? Bon, ça partait peut-être d'une bonne intention, c'est-à-dire me sentir, me protéger.
- Mais j'aurais dit que non.
- Délocaliser le cours sur le campus, en plus du centre-ville, certes, qui est plus facile à protéger, ça serait une désertion.
- Ça serait leur donner raison.
- Il n'y a pas de raison.
- Assurez-moi une sécurité minimale.
- Je ne demande pas des hommes armés, je demande juste deux gardiens devant la porte pour empêcher toute nouvelle intrusion.
- Évidemment.
- Que demandez-vous à Elisabeth Borne, qui est ministre de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur, je le rappelle, et qui sera mon invitée tout à l'heure à 8h30 ? J'y demande qu'on soit ferme sur la laïcité.
- À l'université.
- Ça, c'est extrêmement important.
- Il y a trop d'universités qui font des accommodements avec les islamistes pour justement avoir la paix, pour qu'il n'y ait pas de vagues.
- Et ça, il faut absolument arrêter.
- Il faut surtout arrêter d'abandonner les facultés de sciences humaines et sociales.
- Elles ne sont pas considérées comme stratégiques pour la nation.
- On privilégie les écoles de commerce, les grandes écoles, les sciences dures, etc.
- Les facultés de sciences humaines et sociales, c'est la formation des professeurs des écoles, des professeurs du secondaire, du social, d'une grande partie de la territoriale.
- Et ça, ça fait le lit ensuite de LFI.
- On a abandonné ces facultés...
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