Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous sommes avec Sabri, prénom changé, bien évidemment, vous le comprenez. Bonjour Sabri.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Sabri, ça fait combien de temps que vous travaillez à l'aéroport Marseille-Provence ? Pratiquement 30 ans.
- Pratiquement 30 ans. Mais vous travaillez pour un sous-traitant de l'aéroport ? SSP. C'est un sous-traitant, on va dire.
- C'est une entreprise qui fait quoi ? En fait, c'est de la restauration, on va dire, spécialisée dans les aéroports ou dans les gares.
- Ils sont arrivés, ils ont récupéré, on va dire, la concession en 2017.
- Voilà, la concession de toutes les... Ce qu'on voit quand on est à l'aéroport, de toutes les enseignes.
- C'est ça ? Exactement.
- Bon, bon. Donc, toutes les enseignes, des enseignes très complètes.
- C'est connu, hein. Starbucks, par exemple. Mais il y en a d'autres, il y en a d'autres.
- Tiens, citez-les-moi.
- Vous avez Prêt-à-Manger, vous avez Food, vous aviez...
- Il y a un temps, on avait Burger King, on a Ricard.
- Je ne sais pas si vous l'avez vu, on va dire, il est aux arrivées du Terminal 1.
- Ils exploitent encore Échappée-Provence, Exquis. Ils ont plein de grandes enseignes.
- Oui, plein de grandes anciennes.
- Bon, très bien. Vous travaillez depuis près de 30 ans pour ce sous-traitant.
- Et depuis un moment maintenant, vous, à la fin de la journée...
- C'est bien à la fin de la journée, ça brille.
- À la fin de la journée, à la fermeture des points de vente. Exactement, c'est ça.
- Que faisiez-vous à la fermeture des points de vente ? Ben, la plupart des chefs de service, on va dire, des points de vente, me connaissaient.
- Ils savaient que j'avais une grande âme.
- Moi, j'ai toujours essayé de lutter contre le gaspillage, parce que j'estime que quand même, il y a des personnes qui sont en situation, on va dire, financière ou morale ou physique, on va dire, assez précaire et assez délicate.
- Pour ne pas jeter, ils m'appelaient, ils me demandaient, en fait, si je pouvais venir récupérer leurs invendus, on va dire, qui étaient encore mangeables pendant deux jours ou trois jours.
- Et pour moi, ça me tenait vraiment à cœur à ce que ça n'aille pas.
- Donc, vous récupériez, vous récupériez les invendus, les invendus sur les sandwichs.
- Enfin, il n'y a pas que des sandwichs, d'ailleurs.
- Il y a des salades, il y a des plats.
- Ce qui allait être jeté, qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? Il y a des plats, il y a des desserts, on va dire, vraiment des choses très, très bonnes à manger, encore, à être consommées.
- Oui.
- Et moi, pour moi, ça me tenait vraiment à cœur à ce que ça n'aille pas à la poubelle.
- Bon, et ça, vous récupériez et vous distribuez ces invendus à qui ? Je commençais dans un premier temps, on va dire, par les SDF parce qu'il y en a pas mal.
- Il y a une recrudescence, surtout en ce moment, on va dire, de personnes, on va dire, en situation sans-abri ni financière, c'est-à-dire des personnes, on va dire, en grande difficulté, vraiment en grande difficulté, à quoi on est confronté, on va dire, tous les jours et tout le monde les voit.
- Est-ce que la direction de l'entreprise sous-traitante qui vous employait savait que vous faisiez cela ? mais bien entendu je vous dis que cette pratique en fait, et je me tue à le dire et j'insiste, elle a été coutumière comment vous voulez qu'en fait il soit dans l'ignorance ça fait pratiquement 30 ans que je suis là-bas que je le fais, à la vue de tout le monde devant les vidéos de surveillance je suis serein mais comment vous voulez qu'il soit dans l'ignorance c'est pas possible, ça tient pas debout notamment on va dire le directeur des opérations lui en premier lui en premier qui dit qu'il n'était pas au courant c'est pas possible c'est pas possible c'est pas possible, vous n'avez jamais fait d'argent vous n'avez jamais demandé en contrepartie de cette nourriture distribuée un peu d'argent non, non, non et vous avez tout le monde qui peut l'attester, non, non,...
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