Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Protection de l'enfance, autonomie, allocation d'autonomie, de handicap, l'ERSA, qui paie les départements ? Nous sommes avec Arnaud Vialla qui est président du conseil départemental de l'Aveyron, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Qui paie donc ce sont les départements ? Et les départements refusent de payer pour les décisions de l'État, dont la revalorisation du RSA.
- Les départements ne veulent plus financer toutes dépenses nouvelles ou supplémentaires décidées unilatéralement par le gouvernement.
- C'est cela Arnaud Vialla ? Oui, en fait, le débat porte sur la manière dont les décisions sont prises pour l'actualisation de ces prestations.
- Oui.
- Et donc...
- Donc là actuellement, au 1er avril, a été décidée une indexation du montant du RSA par l'État.
- Oui.
- Et les départements, dans le contexte budgétaire qu'on connaît, veulent manifester leur mécontentement par rapport à la façon dont ces indexations sont finalement automatisées, sans aucune concertation préalable, alors que le débat public, je pense qu'il est inutile de le rappeler, porte aujourd'hui sur la manière dont on contrôlait les dépenses pour faire face au contexte dans lequel on se trouve.
- Ça veut dire que la revalorisation du RSA ne sera pas remboursée aux caisses d'allocations familiales ? Voilà.
- C'est 1,7% la revalorisation.
- Le RSA est versé à ceux qui sont les bénéficiaires, aux allocataires, par la CAF, par les CAF, et les CAF font appel aux départements qui leur versent les montants nécessaires pour honoriser...
- Pour honorer ces dépenses.
- Voilà.
- Donc la volonté des départements n'est pas de priver les allocataires de l'indexation puisqu'elle a été décidée.
- La volonté des départements est de manifester vis-à-vis de l'État l'impérieuse exigence d'un dialogue sur les enjeux budgétaires avant que les décisions soient prises.
- Ça fait suite d'ailleurs à une série de décisions de la même nature au cours des derniers mois.
- Oui, mais l'État vous demande de faire des économies, à vous aussi.
- Pas qu'à vous, aux régions, aux mairies, aux communautés de communes, aux métropoles, etc., etc., à toutes les strates.
- Arnaud Vialla.
- Oui, je crois que si on dézoome un peu, ce qui est en jeu là, c'est la capacité des acteurs publics, locaux et nationaux.
- Les départements sont des grosses collectivités dont je pense qu'on peut quand même dire qu'elles sont pilotées par des élus et des agents publics responsables qui agissent tous les jours en proximité.
- Au bénéfice de leurs concitoyens.
- Et ces grosses collectivités revendiquent la possibilité de dialoguer de manière de gré à gré responsable, adulte, avec l'État pour définir ce qui est indispensable comme dépenses nouvelles et comment on les finance et ce qui peut-être doit attendre compte tenu du contexte dans lequel nous nous trouvons.
- Oui, mais Arnaud Vialla, vous ne contestez pas que vous devez vous aussi faire des économies.
- Je prends juste un chiffre.
- Les collectivités...
- Les collectivités territoriales, quand même, depuis 1997, plus 45%, je parle du nombre de fonctionnaires territoriaux en France, plus 45%.
- Est-ce logique ? Mais Jean-Jacques Bourdin, ce qu'il faut comprendre, quand on donne des chiffres comme ça, évidemment, nos concitoyens sont amenés à penser qu'il y a de la gabegie dans la gestion des politiques publiques locales.
- Ce qu'il faut comprendre, c'est que si les collectivités locales...
- Elles ont été amenées à augmenter leur personnel, ont été amenées à augmenter leurs dépenses.
- C'est parce qu'au fil des ans, et singulièrement dans les dernières années, l'État leur a confié un certain nombre de politiques et de dépenses que lui-même n'assume plus.
- Il les a confiées sans indexation des recettes afférentes, et donc les collectivités locales qui servent leurs concitoyens au quotidien.
- Au quotidien, en proximité, doivent maintenant les accomplir, ces dépenses.
- Et donc, je pense que si on veut être sincère, j'observe que le Premier ministre a fait cette semaine un gros exercice de transparence.
- Il faut aller jusqu'à expliquer à nos concitoyens qui le perdent de vue parce que c'est complexe, qui fait quoi et avec quelles ressources.
- Et si l'on fait ça, on va se rendre compte que le bloc...
- Il n'a pas du tout dérapé dans sa gestion des finances publiques.
- Il a simplement fait en sorte d'assumer les politiques publiques du quotidien, j'insiste là-dessus...
Transcription générée par IA