Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Benjamin Gleize.
- 8h10, 8h10 précisément, Sud Radio, c'est à la une, Emmanuel Macron est de retour à Mayotte aujourd'hui, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, le Président de la République qui doit présider un Conseil des ministres sur la refondation de l'archipel.
- Amdil Waidou Soumaïla, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous, merci beaucoup d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
- Vous êtes le maire de Mamoudzou, la capitale de Mayotte.
- Emmanuel Macron est arrivé sur place il y a quelques minutes, aux alentours de 7h30, il y a un peu plus d'une heure.
- Voici ce qu'il a dit quand il est arrivé sur place, M. le maire.
- Il a dit « On a répondu à l'urgence extrême. Je suis là pour faire le constat de ce qui a été bien fait et de ce qui n'a pas été assez bien fait. » Qu'est-ce qui, selon vous, n'a pas été assez bien fait ? Pour reprendre la formule du Président de la République.
- Alors, qu'est-ce qui n'a pas été assez bien fait ? Ça n'a pas été bien fait. En réalité, le vrai problème, c'est quand le Président de la République s'engage et que derrière, les services ne font pas ce qui est nécessaire pour redonner un peu de l'espoir, en tout cas l'espoir que le Président de la République a suscité après son passage ici en décembre dernier.
- Aujourd'hui, quelques exemples très simples.
- Les collectivités que nous sommes. Mamoudzou, c'est 18 000 élèves, c'est plus de 12 millions d'euros engagés par les entreprises, je ne parle même pas de la ville, parce que nous avons certes fait les appels à la candidature, les entreprises ont répondu pour refaire les écoles, parce que ça, c'était un défi pour tous, pour que nos enfants reprennent le chemin de l'école.
- Sachez qu'à date, aujourd'hui, nous avons engagé avec des entreprises, ont pris sur le trésorerie, engagé 12 millions d'euros pour refaire les écoles.
- Aujourd'hui, quatre mois plus tard, les collectivités qui avons subi cette catastrophe naturelle n'avons toujours pas reçu zéro centime, nous avons reçu zéro centime jusqu'à ce jour.
- Vous voyez, ça c'est un vrai problème. On ne peut pas continuer à creuser dans nos budgets pour répondre d'abord à l'urgence qu'il y a eu et continuer à nous mobiliser seuls face à cette catastrophe inédite.
- Voilà parmi les enjeux qui ne sont pas bien faits sur le territoire.
- Dans quelles conditions vivent aujourd'hui les Mahorais ? Je parle à savoir la question des coupures d'eau, d'électricité. On en est où de ce point de vue-là, monsieur le maire ? Alors, pour ce qui est de l'électricité proprement dite, dans quasiment toutes les maisons, il y a l'électricité.
- Là, c'est ce qu'on pourrait parler de ce qui a été bien géré jusqu'à maintenant.
- Maintenant, l'éclairage public. A Mamoudzou, à date, aujourd'hui, je suis quasiment seul uniquement à 40% d'éclairage public.
- Ça veut dire qu'il y a 60% des zones...
- ...qui ne sont pas éclairées. Donc, conséquence, c'est l'insécurité grandissante au quotidien.
- Toutes les nuits, je suis assailli par des appels par nos concitoyens qui se font agresser parce que c'est le noir partout.
- Et ça, c'est pourquoi ? Parce qu'il y a eu l'éclairage public ici. Les fils sont des fils aériens.
- Ce que nous demandons, c'est pourquoi nous fustigeons un peu l'idée de dire qu'on reconstruit à l'identique.
- On ne peut pas reconstruire à l'identique parce que ça voudrait dire quoi ? Ça voudrait dire qu'on n'a pas retenu les leçons de ce qui s'est passé.
- Si on veut reconstruire à l'identique, ça veut dire remettre les fils aériens, ça voudrait dire demain, il y aurait une autre catastrophe qui arrive.
- On se retrouverait au même niveau de problèmes d'électricité, de problèmes d'éclairage public.
- Nous pensons qu'il faut un plan ambitieux pour que l'ensemble des réseaux électriques, télécommunications et tous les autres réseaux puissent être enterrés.
- C'est comme ça.
- Comment on pourra demain mieux résister aux nouvelles catastrophes qui vont arriver ? Bien sûr, il y a besoin de cela.
- On a une situation très compliquée pour beaucoup de maorais.
- Je lisais un salarié sur deux seulement encore en...
Transcription générée par IA