Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Avec nous Mgr Bruno Valentin, évêque du diocèse de Carcassonne et Narbonne.
- Mgr, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
- Merci d'être avec nous.
- Le pape François était un pasteur dans l'âme.
- Vous l'avez rencontré à plusieurs reprises lorsque vous étiez évêque adjoint à Versailles et évêque de ce diocèse de Carcassonne et Narbonne.
- Pasteur dans l'âme, Mgr Valentin.
- Oui, vous avez raison, on peut vraiment dire ça, c'est-à-dire un homme impliqué.
- Impliqué à l'écoute des situations concrètes qu'on lui présentait.
- Pasteur dans l'âme, vraiment, oui.
- Oui, il voulait attirer ceux qui n'entraient jamais dans une église.
- Et parfois, parfois, il fustigeait les fidèles, leur reprochant de ne jamais faire assez pour les plus pauvres et pour les migrants également.
- Oui, alors il aimait bien dire aux chrétiens et aux évêques que Jésus frappe à la porte, mais pas pour...
- Pour rentrer, pour sortir, pour que vous vous laissiez sortir de l'église pour qu'il aille vers les gens, voilà.
- Ça, c'était sa vision des choses, de dire qu'on ne doit pas s'enfermer dans des sacristies et ni même chercher à enfermer les gens dans nos sacristies, mais aller au plus loin, quoi.
- Très attentif, très attentif au malheur du monde et au malheur de chacun.
- Oui, et puis vraiment très sensible à ce qu'il appelait la culture du déchet, c'est-à-dire cette tendance de nos sociétés riches à se replier sur eux, sur elles-mêmes et à mettre de côté toujours, y compris en interne de la société, les plus fragiles, les plus pauvres, les plus délaissés, quoi.
- Oui, oui, oui. En fait, c'était un pape très spirituel, Mgr Valentin.
- Alors, vous avez tout à fait raison, Jacques Bourdin.
- On parle beaucoup depuis 24 heures de la dimension politique de son rôle.
- Et cette dimension politique, on ne la comprend pas en dehors de son enracinement spirituel.
- Vous avez tout à fait raison.
- Oui, enracinement spirituel.
- D'abord, il réfléchissait.
- Il réfléchissait énormément.
- Vous dites, il n'hésitait pas, par exemple, à parler du diable, qui pouvait être un sujet dont on ne parlait pas beaucoup dans l'Église.
- Oui, c'est vrai.
- C'est vrai que pour nous, occidentaux en particulier, c'est un sujet qui peut sembler un peu poussiéreux, un peu désuet.
- Mais lui, il l'évoquait très clairement comme une des racines de tout ce qui dysfonctionne dans le monde.
- Il avait un regard très clair sur la dimension spirituelle du mal à l'œuvre dans le monde.
- Oui, il a soutenu l'écologie.
- Il a tendu la main aux autres religions.
- Il n'a pas hésité.
- Il a multiplié les gestes et les paroles d'ouverture.
- Et de manière très courageuse, y compris physiquement.
- Rappelez-vous son voyage en Irak, où il n'a pas hésité à aller au contact des populations chiites, au péril de sa propre vie, puisqu'on a su après qu'il y avait eu deux projets d'attentat qui avaient été déjoués in extremis.
- Il n'a pas hésité, comme vous dites, à tendre la main pour essayer de faire avancer un peu de paix et de concorde dans un monde qu'on a bien besoin.
- Il a marqué son passage au Vatican.
- Rien ne sera plus comme avant.
- Oui, je crois.
- Je crois que dans la manière d'être pape, dans les règles de l'Église, dans des sujets peut-être moins médiatisés comme les circuits financiers du Vatican, il a réformé les choses de manière irrémédiable.
- Sérénité, stabilité, besoin de calme maintenant pour la succession, Mgr Valentin ? Oui, je crois que les cardinaux ont bien, bien besoin des trois semaines qui s'ouvrent pour parler, pour se connaître d'abord, parce que comme le pape a créé des cardinaux aux quatre coins du monde et jusque dans des tout petits pays, il faut qu'ils se connaissent et aussi qu'ils fassent le point sur les défis de l'avenir pour décider lequel d'entre eux sera le mieux à même de les relever.
- Dans votre diocèse, diocèse de Carcassonne et Narbonne, j'imagine que vous avez reçu de très, très nombreux témoignages depuis hier matin.
- Oui, oui, oui.
- Spontanément.
- Avec simplement le relais des réseaux sociaux, j'ai invité du matin pour l'après-midi ceux qui souhaitaient se réunir pour prier et il est venu 250 personnes dans une église de...
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