Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Savoir et comprendre le matin, nous recevons Bastien Bayeul qui est interne de médecine générale et président de l'intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale.
- Bonjour.
- Oui bonjour.
- C'est un peu compliqué.
- Intersyndicale nationale autonome représentative des internes.
- Oui, vous êtes représentatif des internes.
- C'est ça, c'est un bien grand nom, mais moi je représente les internes de médecine générale partout en France.
- Bon, partout en France, internes de médecine générale.
- Vous êtes vous-même interne ? Moi-même interne de médecine générale à Lyon.
- À Lyon, interne de médecine générale à Lyon.
- Bien, aujourd'hui vous serez en grève. Vous êtes en grève ? Exactement, dès ce matin à 8h et c'est une grève qui est illimitée.
- Grève illimitée, même si, évidemment, dans un hôpital, un service minimum est obligatoire.
- Rappelons-le, vous n'allez pas être tout à coup livré à vous-même, il y aura toujours des médecins de service.
- Et c'est ça, et on appelle les internes à se déclarer en grève en amont pour permettre les services de s'organiser et ainsi qu'il n'y ait pas de problème qui soit derrière dans le service.
- Donc à cause de la grève, oui, bien sûr.
- Mais c'est important que les internes puissent se déclarer pour manifester, là cette fois, notre préoccupation majeure sur les projets de loi qui sont en train de passer.
- Alors, proposition de loi, là, c'est une proposition de loi puisque ça vient d'un député, en l'occurrence Guillaume Garraud.
- Proposition de loi qui a été votée en première lecture à l'Assemblée nationale.
- Que dit cette proposition de loi ? Eh bien, elle oblige les médecins, vous serez médecin, vous êtes un futur médecin, elle oblige les médecins à s'installer dans des zones qui ne sont pas dotées de médecins, dans les déserts médicaux, ou du moins elle vous empêche de vous installer dans les zones où il y a trop de médecins.
- C'est ça, hein ? À moins qu'un médecin parte à la retraite et que vous le remplaciez.
- Il faut faire attention, il n'y a aucune zone en France aujourd'hui, en 2025, qui est surdotée en médecins.
- Nulle part, on a trop de médecins.
- Et d'ailleurs, aucun maire jamais n'a signé un papier disant qu'il y avait trop de médecins dans sa commune.
- Maintenant, ce qu'on reproche, c'est encore une fois miser sur la contrainte plutôt que l'accompagnement.
- Nous, ça fait des années, des années qu'on signale que cette situation l'est arrivée, qu'on allait manquer de médecins et que l'accès au soin des Français allait se dégrader.
- C'est-à-dire que dans certaines régions reculées, ou même dans certaines villes, on manque de médecins, et ailleurs, il y en a tout à fait comme il faut.
- Le nombre normal.
- On considère aujourd'hui qu'il y a 87% du territoire qui est sous-doté en médecins, et 13% qui tiennent la route à peu près.
- Là maintenant, la question c'est comment est-ce qu'on peut faire pour...
- Accompagner les étudiants en médecine, pour que derrière, ils s'installent dans des territoires.
- Nous, ce qu'on propose, c'est de préparer un accompagnement bien en amont, et de ne pas faire la contrainte une fois que les études sont finies.
- Vous êtes formé dans un territoire, très bien, mais maintenant vous allez vous installer ailleurs.
- C'est-à-dire accompagner ? Accompagner, nous ce qu'on propose, c'est que dès notre internat, on soit en contact avec les territoires qui sont autour de nous, pour nous permettre de faire nos stages dans ces territoires-là, de les découvrir, de s'y ancrer, c'est-à-dire de développer notre vie personnelle, professionnelle, dans ces territoires-là, pour après naturellement nous y installer.
- Oui, mais bien souvent, vous savez bien qu'il n'y a pas de faculté de médecine partout en France.
- C'est un problème d'ailleurs.
- Il faudrait peut-être poursuivre, pouvoir poursuivre ces études de médecine dans chaque département de France.
- Je crois que c'est l'une des volontés du gouvernement d'ailleurs.
- C'est l'une des volontés du gouvernement, et ça c'est surtout pour le début de la formation, et nous on est complètement en raccord avec cette volonté-là.
- Former plus d'étudiants et qu'ils viennent d'horizons différents.
- Si on forme, on sait aujourd'hui que les étudiants s'installent où ? Ils ont terminé...
Transcription générée par IA