Retranscription des premières minutes du podcast :
- Et Sud Radio, c'est bon à savoir pourquoi la natalité n'en finit plus de dégringoler. En 2024, elle devrait encore être en baisse vers un plus bas historique.
- Selon l'INSEE, le nombre de naissances a reculé de 2,8% sur un an. Bonjour Didier Breton. Bonjour.
- Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Vous êtes chercheur à l'Institut national d'études démographiques.
- Comment faut-il analyser ces chiffres qui viennent d'être communiqués par l'INSEE et cette donc nouvelle baisse de la natalité, Didier Breton ? Ça s'inscrit dans une tendance assez longue. C'est depuis 2011 que ça baisse. Et donc on a une baisse continue.
- Et 2023 était vraiment à très bas. Et 2024 va poursuivre cette baisse. C'est-à-dire qu'on va...
- ...vers une baisse historique. Oui, on va à la fois en termes de nombre de naissances et en termes de fécondité, c'est-à-dire de comportement. On va atteindre un plus bas historique, là, en 2024. C'est à peu près certain.
- Les chiffres définitifs vont sortir... Enfin les chiffres de l'INSEE vont sortir le 14 janvier pour la fécondité.
- Mais on a déjà les naissances jusqu'à novembre 2024. Et on sait que ça va être au plus bas.
- Vous avez parlé du temps long. Donc depuis, en l'occurrence, en tout cas, 2011, cette baisse.
- On peut parler d'une forme d'effondrement de la natalité sur...
- Sur ce temps-là ? Alors « effondrement » serait un mot un peu fort.
- C'est une baisse continue qui veut dire que probablement, c'est pas lié que à la conjoncture.
- C'est une tendance longue, un changement de valeur ou l'adoption d'un comportement qu'on observait hier en Europe et qu'on n'observait pas en France.
- Oui, parce que c'était une spécificité française d'avoir une natalité assez haute jusqu'à peu de temps.
- Oui, voilà. C'est ça. C'est que petit à petit, on avait presque oublié que le niveau de fécondité, en Europe, il est très faible. Il est autour de 1,5. Et qu'on avait une exception ici, qui était la France.
- Et l'exception, elle est encore dans les... La France fait encore partie des pays où la fécondité est élevée.
- Mais petit à petit, on converge vers ce qu'on observe chez nos voisins.
- Alors comment on peut l'expliquer, ça ? J'imagine que les causes sont multiples.
- C'est quoi les causes principales pour expliquer cette baisse de la natalité ? Vous savez, on parle pas... Vous parliez d'effondrement. C'est pas vraiment un effondrement.
- Il y a peut-être quelques petits paramètres qui changent.
- Et probablement qu'un peu plus de femmes et d'hommes décident de ne pas avoir d'enfants ou de les avoir de plus en plus tard. Et un peu mécaniquement, probablement un peu moins souvent un troisième enfant, un peu moins souvent un deuxième enfant. C'est-à-dire une réduction des tailles de famille.
- Alors il y a un tas de raisons. Il y a des raisons conjoncturelles.
- Pour faire un enfant, il faut avoir un peu de certitude dans le long terme.
- Et là, peut-être que les conditions sont pas...
Transcription générée par IA