Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, c'est bon à savoir. Il y a quelques semaines, la justice allemande a refusé le prénom qu'un couple voulait donner à son enfant.
- Il souhaitait l'appeler Lucifer. C'est pas passé. Mais est-ce que ce serait passé en France ? Y a-t-il des prénoms interdits pour nous acclairer ? Je reçois Maître Lydia Boudriche. Bonjour. Bonjour.
- Et merci d'être avec nous ce matin. Maître, vous êtes avocate au barreau des Hauts-de-Seine, spécialisée en droits des personnes et de la famille.
- Le prénom de Lucifer, ça serait passé ou pas en France, Maître ? Je ne pense pas que le prénom Lucifer serait passé également en France actuellement et au regard de l'évolution de la jurisprudence actuelle.
- Alors justement, la jurisprudence actuelle, ça veut dire qu'elle a évolué. Est-ce qu'il y a une loi spécifique qui précise le cadre, la réglementation pour ces prénoms qu'on peut donner en France ou pas ? Oui, tout à fait. On a la loi du 8 janvier 1993 qui a été promulguée.
- Elle a été promulguée notamment sur le choix des prénoms français, puisqu'aujourd'hui, vous le savez, le père et la mère ont la possibilité de choisir le prénom qu'ils auront envie de donner à leur enfant.
- Mais attention, puisque ce prénom-là a une limite, et c'est celle de l'intérêt de l'enfant.
- C'est-à-dire que lorsque les parents se rendent à la mairie pour faire leur déclaration de naissance, eh bien l'officier d'État civil a une certaine liberté à cet égard.
- Et il a le droit de saisir le procureur de la République.
- Lorsqu'il considère que le prénom choisi par les parents est susceptible de porter atteinte à l'intérêt des enfants.
- Alors vous allez sûrement me poser la question de savoir quel est l'intérêt des enfants.
- Bah oui, parce que c'est assez vague et assez flou, dit comme ça.
- Tout à fait, vous avez entièrement raison, puisque l'intérêt des enfants est assez vague.
- Et c'est justement la jurisprudence qui nous donne finalement cette définition de l'intérêt des enfants.
- Puisqu'on considère que dès lors que ça peut porter à l'intérêt des enfants, notamment si c'est un prénom grossier, si celui-ci pourra le porter à atteindre lorsqu'il va grandir, ou encore s'il pourrait faire l'objet d'insultes ou d'une dégradation dans son épanouissement, eh bien le procureur de la République a le droit de dire stop.
- Et c'est là que le juge d'affaires familiales va être saisi, puisque c'est lui qui va être compétent pour statuer sur cet intérêt de l'enfant, sur savoir si le prénom choisi est...
- valable ou pas.
- Et c'est là qu'il va y avoir un débat contradictoire entre les parents qui vont se battre pour maintenir leur prénom et le procureur de la République qui va démontrer à quel point le prénom choisi va pouvoir porter atteinte à son intérêt.
- C'est là, maître, que vous intervenez.
- C'est quoi les prénoms les plus surprenants que vous avez vus passer ? J'imagine que pour certains, on se demande ce qui est passé par la...
Transcription générée par IA