Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, c'est bon à savoir l'intelligence artificielle à l'école. Comment savoir si un élève l'utilise pour tricher ? On se pose la question alors que l'IA bouleverse déjà le système scolaire. Pour y faire face, d'ailleurs, la ministre de l'Éducation, Elisabeth Borne, a fait une série d'annonces ces derniers jours. Bonjour, Pierre Prioret. Bonjour.
- Et merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes professeur de mathématiques, secrétaire du syndicat SNES-FSU à Toulouse.
- Déjà, pour se faire un peu une idée du phénomène, vous qui êtes sur le terrain, c'est quoi la proportion à peu près de vos élèves qui utilisent ChatGPT, notamment ? Il n'y a pas que ça pour leur devoir. Honnêtement, on n'a pas fait d'études d'impact pour mesurer la pénétration de ChatGPT chez nos élèves. Après, c'est une réalité. Les élèves produisent un certain nombre de travaux, notamment à la maison, en utilisant des intelligences artificielles. C'est-à-dire que vous avez une proportion non négligeable.
- Alors je sais, vous n'avez pas fait l'étude sur le nombre d'élèves dans vos classes qui utilisent ChatGPT.
- Mais aujourd'hui, c'est un phénomène presque majoritaire ou pas ? Oh non, majoritaire, non. Mais on voit le phénomène s'amplifier quand même.
- Alors après, c'est pas sur la totalité d'un devoir. C'est sur des petites choses. C'est pas toujours détectable, d'ailleurs.
- Donc c'est difficile de mesurer l'ampleur du phénomène. Mais disons que ça arrive. Voilà. Justement, Pierre Prioret, c'est quoi les astuces que vous avez ? Est-ce que vous avez les moyens, les outils pour détecter ? Oui. C'est-à-dire que vous avez les moyens, les outils pour détecter ? Et si un élève l'utilise, cette intelligence artificielle, pour ses devoirs ? Les outils, c'est la lecture attentive de ce que produisent les élèves.
- Voilà. Il n'y a pas de système automatisé ou informatique qui permettrait de détecter, comme le supérieur commence à le développer, pour repérer un élève qui aurait éventuellement triché. Non, on fait ça à la lecture. On se rend bien compte que même si la forme est assez correcte et trompeuse, en réalité, le fond, bien souvent, n'y est pas. Ou bien il y a des erreurs factuelles.
- Ou bien des productions assez creuses, quand même, pour parler familièrement. C'est-à-dire qu'à la simple lecture, on peut déjà se faire un avis sur s'il y a eu utilisation ou pas derrière de chat GPT par un élève. C'est ça ? Oui. Pour un collègue de français d'histoire-géographie, c'est assez visible.
- Pour évidemment un professeur de mathématiques, sur un calcul, c'est nettement plus difficile à percevoir. Ceci dit, les performances sont quand même très très variables.
- Ça dépend de la difficulté d'exercice qu'on donne. Mais oui, sur un calcul, c'est nettement plus difficile à percevoir.
- Sur un calcul, effectivement, c'est plus difficile de détecter l'utilisation de l'intelligence artificielle. Mais j'allais dire presque comme de l'utilisation d'une calculatrice.
- Par contre, dans tout ce qui est parti rédigé, ça se voit davantage, en ce sens que ça fait illusion, mais pas longtemps. On...
Transcription générée par IA