Retranscription des premières minutes :
- Allez, un tout autre sujet. Sud Radio, c'est bon à savoir. C'est une révolution. Oui, une révolution. Un spray nasal pour se vacciner contre la COVID-19.
- Les tests sur l'homme vont débuter au centre hospitalier de Tours. Ce sont eux qui ont développé ce produit. Mais alors comment est-il possible de se faire vacciner par voie nasale ? Pour nous éclairer, je reçois le docteur Zoa Makaroun Vermes. Bonjour. Bonjour.
- Et soyez la bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes infectiologue, experte en vaccinologie, coordinatrice du projet du vaccin donc nasal contre la COVID-19.
- C'est quand même une sacrée prouesse, cette histoire. Comment elle est possible, cette révolution, docteur ? Écoutez, grâce aux technologies et à la science, il est possible aujourd'hui, en partant d'une protéine du virus, de pouvoir utiliser le système immunitaire local au niveau du nez.
- Et dans ce cas-là, fabriquer donc un vaccin par spray nasal.
- Ça veut dire qu'il suffirait d'un coup de spray, de pchit, pour être vacciné contre la COVID ? Oui, exactement. Ça sera effectivement, comme vous dites, un pchit dans chaque narine, à l'instant où vous faites votre vaccination.
- Et après, vous laissez le temps à l'immunité qu'on a tous, en fait, au niveau des muqueuses du nez, pour fabriquer les anticorps et nous protéger contre la maladie.
- Hum.
- Qu'est-ce qui concerne l'efficacité par rapport à un vaccin plus classique ? Est-ce que ça serait plus efficace ? Est-ce que ça nous protégerait davantage sur le COVID ? Les études réalisées pour le moment, elles sont sur l'animal, en fait. Donc c'est pour ça que cet essai arrive derrière chez l'homme.
- Et les études chez l'animal montrent effectivement une double efficacité. Une efficacité qu'on appelle systémique.
- Ça veut dire au niveau du sang, on a fabriqué les anticorps pour se protéger.
- Mais aussi une efficacité locale, au niveau des muqueuses locales, pour aussi éviter d'être contagieux contre cette maladie.
- Donc c'est-à-dire qu'on aurait une baisse de la contagiosité. C'était ce qui était un peu critiqué sur les premiers vaccins contre la COVID. Là, on serait moins contagieux ? Oui. Alors les premiers vaccins, ils nous protégeaient des formes sévères. Ça empêchait quand même énormément de gens d'être hospitalisés ou de décéder.
- Tout à fait.
- Mais ils étaient moins efficaces sur les...
- ...l'immunité muqueuse. Et ils n'évitaient pas la contagiosité. C'est ce que ces nouveaux vaccins, en fait, apportent en supplémentaire.
- Et là où c'est révolutionnaire aussi, c'est que ce spray nasal, ce vaccin nasal dont on parle là pour la COVID, il pourrait être utilisé aussi pour d'autres maladies respiratoires.
- Tout à fait. C'est ce qu'on appelle une plateforme. C'est une méthode de vaccination nouvelle.
- Pour ce test-là, on a utilisé le virus de la COVID. Mais bien évidemment, ça peut être dupliqué sur d'autres virus respiratoires, comme la grippe, comme le virus de la bronchiolite, comme d'autres virus respiratoires qui peuvent donner des infections pulmonaires.
- Et ça, j'ai envie de dire, alors, de manière plus légère, mais c'est une bonne nouvelle pour ceux qui ont peur de la piqûre, quoi, aussi, docteur.
- Ah, bien sûr. Effectivement, d'une part, c'est une bonne nouvelle. Et d'autre part, ça permet une facilité de vaccination nouvelle.
- Notamment pour les enfants, par exemple, ou des personnes phobiques de la piqûre.
- Début de l'essai clinique sur l'homme à partir du mois d'avril, là. Est-ce que vous avez une idée de la date à laquelle, si c'est concluant, ce vaccin nasal contre la COVID pourrait être mis sur le marché ? J'imagine que ça va prendre encore du temps, oui.
- Oui, bien sûr, ça prend du temps, puisque la première phase, c'est ce qu'on appelle la phase 1, c'est de tester la tolérance du vaccin en 2025.
- En 2026, vous avez la phase 2, qui va donc comparer ce vaccin au vaccin habituel à ARN messager.
- Et après, effectivement, on espère une mise sur le marché en 2027-2028, si tout va bien.
- D'accord. Dernière question, rapide. On sait que la France, voilà, elle est beaucoup critiquée, retard sur le développement des vaccins contre la COVID.
- Là, d'une certaine manière, la France retrouverait un peu une place de premier plan au niveau international, grâce à cela ?...
Transcription générée par IA