Retranscription des premières minutes :
- 6h50 sur Sud Radio Veil, du pont du 1er mai, peut-être que d'ailleurs vous n'avez pas attendu le pont du 1er mai pour prendre votre voiture, peut-être que vous allez travailler quotidiennement avec votre voiture et sûrement que vous avez vu que les prix de l'essence ont largement baissé.
- Bonjour Thierry Bross. Bonjour. Merci infiniment d'être notre invité ce matin sur Sud Radio. Vous êtes expert énergie et professeur du côté de Sciences Po. Ma question, la première, elle est simple. Pourquoi les prix du carburant sont-ils si bas en ce moment Thierry Bross ? Parce que le prix du pétrole que vous payez à la pompe, c'est lié au prix du pétrole sur les marchés de gros. Qu'est-ce qui s'est passé depuis début avril sur les marchés de matières premières ? Bien d'abord, vous avez eu l'OPEP, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui est l'ensemble des pays qui ont un peu de production inutilisée. Et eux ont décidé de mettre des barils supplémentaires sur le marché. Donc ils ont décidé d'augmenter l'offre pétrolière.
- Et puis début avril, je vous rappelle que vous avez de l'autre côté le président Trump qui a mis des droits de douane. Et donc cela a fait ralentir l'économie et cela aussi a fait baisser le cours du dollar par rapport à l'euro.
- Donc qu'est-ce qui s'est passé sur le dernier jour ? Le dernier mois, un prix du Brent, c'est-à-dire du pétrole brut en dollars qui a baissé de l'ordre de 15% et une baisse du dollar par rapport à l'euro de l'ordre de 10%. Vous payez votre plein en euros et donc vous avez bénéficié d'une partie de cette baisse. Une partie seulement, puisque je vous rappelle que sur le prix que vous payez à la pompe, 30% c'est le prix de la matière première, le reste c'est les taxes.
- C'est quand même une bonne nouvelle pour ceux qui vont prendre la voiture pour ce week-end.
- Sûrement des grandes distances. La deuxième question, elle est simple aussi. Est-ce que cette baisse, est-ce que ces prix relativement bas vont rester relativement bas à un moment, Thierry Bross ? Alors premièrement, je reviens sur les grands pays exportateurs de pétrole. Eux, ils ont décidé de continuer à bien alimenter le marché et donc on peut imaginer que sauf grève, sauf guerre, etc., le marché sera bien approvisionné et donc on ne voit pas les prix remonter.
- De l'autre côté, Trump, que va-t-il faire ? Là, je pense que le mieux pour répondre à cette question, c'est Trump lui-même. Mais on peut imaginer qu'il ne va pas rebooster l'économie mondiale du jour au lendemain. Donc oui, on va avoir des prix qui vont rester plutôt au niveau où ils sont. C'est une bonne nouvelle pour les automobilistes, comme vous l'évoquiez, mais ce n'est pas une bonne nouvelle pour l'économie mondiale, puisque ça, ça veut dire que l'économie mondiale n'a pas de forte croissance.
- Pour revenir au prix à la pompe, est-ce qu'on est dans un creux ? Est-ce que ça peut continuer à baisser ou non ? Vraiment, là, on est à un prix… Un prix assez bas, finalement.
- Oui, alors, baisser plus, vous savez, après, vous avez le coût moyen de la production du dernier baril. En fait, la complexité du pétrole, c'est que tout le monde paye le même prix. Donc, il y a des producteurs qui gagnent beaucoup d'argent. Quand vous avez un pétrole qui est à 70 dollars, vous avez des producteurs pour lesquels le coût est de l'ordre de 10 dollars. Donc, évidemment, ils ont beaucoup de profits.
- Et puis, vous avez les producteurs, et en particulier les producteurs américains.
- Les producteurs américains, où leur coût de production est plutôt dans les 50 ou 60 dollars. Donc, ça ne peut pas baisser beaucoup, beaucoup plus, puisque alors, certains seraient obligés d'arrêter leur propre production. Donc, on est peut-être à un endroit qui est plutôt le point bas. Et puis, vous avez quand même un dollar qui a fortement baissé face à l'euro. On ne voit pas non plus le dollar baisser encore de 10%.
- D'ailleurs, le prix de l'essence, faut-il le rappeler ? Vous confirmez, d'ailleurs, Thierry Bross,...
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