Retranscription des premières minutes :
- « J'ai deux amours, mon pays et Paris » Joséphine Becker, vous l'avez forcément reconnue, comment ne pas se souvenir d'elle ? Cette grande dame, grande artiste, mais pas seulement, qui repose aujourd'hui au Panthéon.
- On revisite toute sa carrière avec la mémoire de Sud Radio.
- Bonjour Jacques Pessis.
- Bonjour Jean-Marie.
- Il se trouve que Joséphine Becker, elle a donné deux jours avant sa mort un spectacle à Bobineau.
- J'y assistais, il y avait dans la salle, mais un parterre incroyable, tous les ministres, des rois, la princesse Grasse de Monaco.
- Ensuite, il y avait un dîner au Bristol où elle a assisté, j'y étais, et elle était dans une forme extraordinaire, joyeuse, à l'entable, l'entable, jusqu'à 3h du matin.
- On ne pouvait pas imaginer que le lendemain, elle serait victime d'un AVC, d'une congestion cérébrale, et qu'elle disparaîtrait.
- Quelle tristesse.
- Alors, l'audition de Joséphine Becker est assez particulière.
- Elle est née dans la misère, à Saint-Louis.
- Elle a trouvé une troupe de théâtre itinérant avec laquelle elle est partie quand elle avait 14 ans, à l'insu de sa mère.
- Elle a ensuite été à Harlem, dans un cabaret, le Lafayette, où elle a été repérée par Caroline Daudelet, une productrice qui montait à Paris un spectacle lié à la culture de l'époque, qui s'appelait la Revue Negre.
- Exactement, c'était une période de clichés coloniaux, évidemment.
- Exactement.
- Donc, il se trouve qu'elle débute le 2 octobre 1925, et le soir de la première, elle est un numéro parmi beaucoup d'autres.
- Et puis, elle fait un triomphe.
- Un triomphe tel que sa danse sauvage fait d'elle une star du jour au lendemain.
- Et cette ascension se poursuit au Faudi-Bergère, avec une ceinture de banane qui fait scandale dans la Revue du Jour.
- Et en 1930 seulement, 4 ans après, elle débute dans la chanson avec un classique.
- Son ananas, son ananas, son anamite Je suis vive, je suis charmante Comme un petit oiseau qui chante Il m'appelle sa petite bourgeoise Sa tanquiqui, sa tanquiqui, sa tanquinoise D'autres, lui, ont les douze yeux Mais c'est moi qui l'aime le mieux Chanson de Vincent Scotto, la tanquinoise.
- Alors, dans les années 30, Joséphine Becker, c'est la reine du monde.
- Elle triomphe partout.
- Elle a un cabaret à Paris qui s'appelait Chez Joséphine, où on vient danser et on paye très cher pour faire une danse avec elle.
- Elle fait du cinéma.
- Elle débute avec un certain Jean Gabin, qui lui débute aussi dans Zouzou.
- Mais ses concerts virent parfois au scandale à Munich.
- La police interdit son spectacle.
- Sous prétexte qu'il peut provoquer des désordres et corrompre les mœurs.
- On peut imaginer ça très mal aujourd'hui.
- Et puis, la guerre éclate.
- Et là, Joséphine est recrutée discrètement au service de la Résistance.
- Elle accepte parce qu'elle doit tout à la France.
- Elle va profiter des tournées de sa renommée pour faire passer des informations à Londres, en particulier sur des partitions sur lesquelles les informations sont écrites à l'encre sympathique.
- Et comme à la douane, on ne la fouille pas, on lui demande des autographes et des baisers, eh bien, résultat, toutes ces informations vont beaucoup servir à la Résistance.
- Et puis, la guerre terminée, un autre combat commence et il y a une chanson qu'il évoque.
- « Je voudrais être blanche pour moi, quel bonheur » « Si mes seins mélangent, changent de couleur » « Les Parisiens, à joie, le pain se fait des gloires » « Au soleil d'exposer leur âme pour être noire » Une voix très douce, c'est un bel accent quand même.
- Elle était une gentillesse que vous ne pouvez pas imaginer.
- Ses combats contre le racisme, ça a débuté dès les années 50, quand on lui a interdit d'entrer dans un restaurant où elle était invitée parce qu'elle n'était pas blanche, à Harlem, aux Etats-Unis, à tel point qu'elle a tellement aidé les habitants qu'il y a eu une journée, Josephine Becker, qui a eu lieu, où elle a défilé dans Harlem en 1951.
- C'était extraordinaire.
- Elle a bien sûr participé au combat de Martin Luther King, en 1963.
- Elle était à ses côtés.
- Et puis, elle a aussi, elle a créé une famille...
Transcription générée par IA