Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, curieux comme Rémi, Rémi André.
- Et on est ravi de vous retrouver Rémi André, rebonjour.
- Bonjour Clément.
- Alors vous nous parlez ce matin d'un mot un peu compliqué, je vais essayer de bien le prononcer, c'est l'ostéodontokératoprothèse.
- Non compliqué, technique complexe, mais une procédure qui fait des merveilles.
- Derrière ce mot se cache en fait une technique impressionnante qui permet de restaurer la vision de patients aveugles avec leurs dents.
- Alors Rémi, j'ai un peu de mal à comprendre, une dent pour un oeil, expliquez-nous cette technique.
- Alors effectivement, l'ostéodontokératoprothèse, on va résumer par OOKP, est une technique chirurgicale complexe utilisée pour restaurer la vision chez les patients atteints de cécités cornéennes sévères, souvent dues à des brûlures chimiques ou à des maladies cornéennes récurrentes.
- La procédure commence par le prélèvement d'une dent du patient, et oui, généralement une canine ou une prémolaire, ainsi qu'une petite porcine.
- La dent est une portion de l'os alvéolaire en l'environnant.
- Cette dent et l'os seront utilisées pour créer un support biologique pour la prothèse.
- La dent est donc ensuite préparée en laboratoire, elle est donc évidée pour créer un support qui pourra accueillir une lentille optique.
- Oui, on va mettre une lentille dans la dent.
- La dent modifiée est implantée sous la peau du patient, généralement dans la joue, et ce pendant plusieurs mois.
- Cela permet à la dent de développer un nouvel apport vasculaire, ce qui est crucial pour le succès de la greffe.
- Après quelques mois, la dent vascularisée, est retirée de la joue, et elle est implantée dans l'œil.
- Et oui, dans l'œil, la lentille optique est insérée dans le support dentaire, permettant à la lumière de pénétrer dans l'œil et de restaurer la vision.
- Tout ça est quand même assez impressionnant.
- Greffée dans l'œil du patient, une de ces dents équipée d'une lentille.
- Mais qui a eu cette idée ? C'est une technique chirurgicale qui a été mise au point dans les années 60, en Italie, par le docteur Benedetto Srampelli.
- Elle a ensuite été reprise et modifiée par un autre docteur, italien, le docteur Giancarlo Falcinelli.
- Le docteur Falcinelli était reconnu pour sa compassion, ses compétences chirurgicales et sa générosité.
- Il a formé de nombreux chirurgiens, a participé activement à la formation de groupes d'études des kératoprothèses.
- Il a également contribué à la réalisation de plusieurs dispositifs novateurs et des études dans le domaine de l'ophtalmologie.
- Mais forcément, on se pose cette question, est-ce que ce n'est pas risqué d'avoir une dent dans l'œil ? Eh bien écoutez, l'ostéodonto-kératoprothèse, ou OKP donc, est une procédure chirurgicale dite complexe et elle comporte effectivement des risques, comme toute intervention chirurgicale.
- Cependant, l'utilisation des propres tissus du patient, la dent et l'os, réduit le risque de rejet car ces tissus sont biocompatibles avec le corps du patient.
- De plus, la dent offre une structure stable pour supporter la prothèse optique, réduisant ainsi le risque d'extrusion ou de déplacement de cette lentille.
- Bon, c'est toujours une opération, il existe toujours des risques associés à cette procédure, notamment en raison de la complexité et de la nature délicate des tissus impliqués.
- Alors c'est pourquoi le OKP est généralement réservé au cas où d'autres options de greffe ont échoué et où les bénéfices potentiels l'emportent sur les risques.
- Toutefois, eh bien le taux de réussite de cette chirurgie est impressionnant.
- 94% des receveurs d'implants conservent une vision au bout de 27 ans.
- En France, plusieurs patients ont déjà bénéficié de cette procédure.
- C'est impressionnant, merci beaucoup Rémi-André.
- Restez bien avec nous, il est 6h26 sur Sud Radio.
- Dans un instant, le journal de 6h30.
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Transcription générée par IA