Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 8h19, on en parle avec vous, Benjamin Gleize, et on parle du voile.
- Le port du voile dans les compétitions sportives.
- Tiens, Bruno Rotailleau sera là dans quelques minutes, je vais évidemment l'interroger sur cette question-là.
- Puisque Gérald Darmanin menaçait de démissionner, faisons le point.
- Où est-ce qu'on en est avec toutes ces déclarations ? Alors c'est un petit peu moins la coacophonie quand même ce matin au niveau du gouvernement.
- Effectivement, on avait ces deux camps qui se sont affrontés assez violemment par médias interposés.
- Oui, effectivement, il a réuni tout le monde et finalement il a donné raison à Bruno Rotailleau et Gérald Darmanin en disant qu'effectivement, il faut interdire le port du voile dans toutes les compétitions sportives.
- Mais une vidéo fait beaucoup réagir, c'est un ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui était sur CNews hier.
- Il a un point de vue légèrement différent.
- Il dit interdiction du voile dans les compétitions sportives, oui, mais pas de généralisation au sport dans toutes ses déclinaisons.
- Aujourd'hui, une interdiction générale et absolue du port du voile dans le sport serait contraire à ce qui est la laïcité en France.
- La laïcité en France, c'est la neutralité absolue de tous ceux qui sont détenteurs de l'autorité publique et la liberté pour les citoyens de pratiquer et de manifester leur culte.
- C'est ça la laïcité.
- Voilà pour les propos d'Édouard Philippe qui font beaucoup réagir.
- Lui est plus nuancé. Dans les compétitions sportives, il dit oui, il faut interdire, mais dans la pratique du sport et dans une salle, par exemple.
- Dans une salle. Est-ce qu'il faut interdire l'entrée dans une salle à une jeune femme voilée ? Messieurs ? De toute façon, tout ça, c'est une interprétation de ce que fut la loi de 1905 et ses déclinaisons.
- 120 ans la loi, on est en 2025.
- Oui.
- Si vous voulez, Manuel Bompard, dimanche, dit à peu près la même chose.
- Je ne sais pas s'il va jusqu'aux compétitions, mais il dit la loi de 1905, elle concerne les agents publics, mais pas les citoyens.
- Ce qui est dans le texte qui est vrai, mais que vous avez raison, elle date de plus d'un siècle.
- 120 ans.
- Peut-être que nous pourrions considérer que les choses ont un peu évolué et qu'il y a des situations aujourd'hui d'entrisme manifeste qu'il faut prendre en compte et qui dépassent largement le cadre de la loi qui date d'il y a plus d'un siècle.
- Oui.
- Des situations d'entrisme, ça c'est évident.
- Maintenant, est-ce qu'il faut aller jusqu'à interdire à une jeune femme qui vient faire du sport dans une salle, encore une fois, qui n'est pas en compétition, de porter un voile ? Moi, je pose la question.
- C'est la ligne d'Elisabeth Borne qu'il a rappelée de son côté en disant, écoutez, de toute façon, les fédérations ont des règlements intérieurs qui, on va dire, régissent ce qui se passe dans leur salle, dans leur lieu.
- Point barre.
- Le problème avec Édouard Philippe, si vous voulez, c'est qu'il fait de lui Édouard Philippe.
- C'est-à-dire qu'on lui pose une question générale et il s'en tire avec une espèce de pirouette sur ce que pense Édouard Philippe, sur la laïcité, le concept philosophique, etc.
- Donc, en effet, vu l'endroit où il s'exprimait, on a l'impression qu'il est, limite, il est pour le voile dans les compétitions sorties, mais la ligne du gouvernement est une ligne claire et il n'y a que la ministre, il me semble, des sports pour avoir commis un tel dérapage.
- Pour répondre à votre question, Jean-Jacques, le problème, c'est le prosélytisme.
- C'est-à-dire, vous pouvez avoir une jeune fille qui arrive voilée, qui ne fait pas du tout de prosélytisme, qui pratique sa religion de façon très personnelle.
- Et qui ne dérange personne.
- Oui, la réponse serait oui.
- Ouvrons la porte de la...
- Mais le problème, c'est que la voisine, qui, elle, fait du prosélytisme, répond à ce que je désignais comme de l'entrise.
- Donc, il faut établir une règle qui, malheureusement, fera des mécontents.
- Alors, je vais vous poser une question, toute simple.
- Vous êtes dans un club de tennis, par...
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