Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- On en parle, Benjamin Gleize. Benjamin, nous revenons sur le procès des assistants parlementaires du FN, puisque c'était le FN à l'époque.
- Et une partie de l'avenir politique qui va se jouer pour Marine Le Pen ce matin.
- Elle risque, on le rappelle, 5 ans d'inéligibilité à sortie d'une exécution provisoire avant midi.
- Donc on connaîtra la décision du tribunal de Paris en première instance et dans l'attente du verdict.
- On remonte un petit peu le temps, si vous le voulez bien, 5 avril 2013, une archive qui a mal vieilli.
- Ce jour-là, Marine Le Pen est l'invité de Radio Classique et Public Sénat.
- François Hollande à l'époque était l'Élysée, Jean-Marc Ayrault à Matignon.
- Le gouvernement tente de tourner la page de l'affaire Cahuzac.
- L'exécutif travaille alors à une grande loi de moralisation de la vie politique.
- Mais ça ne va pas assez loin pour Marine Le Pen. Écoutez.
- Moi j'ai entendu le président de la République dire, oui ce qu'il faudrait c'est rendre inéligible la vie, ceux qui ont été condamnés.
- Jusque-là j'étais parfaitement d'accord, c'était dans mon projet présidentiel.
- Pour corruption et fraude fiscale.
- Ah bon ? Et pourquoi pas le reste ? Mais alors pourquoi pas pour favoritisme ? Pourquoi pas pour détournement de fonds publics ? Pourquoi pas pour emploi fictif ? Ah bah c'est sûr que là, ça ferait tomber un certain nombre de personnes au Parti Socialiste, y compris le chef du gouvernement, qui donc ne pourrait pas être à la place à laquelle il est.
- Évidemment, c'est inéligible la vie.
- Détournement de fonds publics, Marine Le Pen demandait à ce que, l'auteur de l'infraction, du délit, soit inéligible la vie.
- Alors l'affaire Cahuzac, c'est le fait qu'il est détenu en compte en Suisse et ailleurs, alors qu'il était ministre du budget.
- Qui lui a dit droit dans les yeux, qu'il n'en avait pas.
- Oui, oui.
- Je m'en souviens.
- Mais là, en l'occurrence, ce qui est reproché à Marine Le Pen, je ne porte pas de jugement sur la réponse qui est donnée, mais Marine Le Pen et les autres, au fond, défendent l'idée selon laquelle on peut utiliser, de façon très politique, les fameux assistants parlementaires européens.
- Oui, mais c'est difficile de dire...
- Les achats sont cruels.
- Elles ont fermé les choses.
- Combien de politiques ont pu changer d'avis, évoluer, notamment sur « je n'augmenterai pas les impôts » et autres déclarations chocs ? Mais je suis d'accord.
- Disons que c'est toujours plus facile de donner des leçons de morale aux autres.
- Quand on est dans l'opposition.
- Moi, ce qui m'agace là-dedans, en fait, c'est ce côté...
- Tous les politiques jouent à un moment ou à un autre aux chevaliers blancs, la transparence, tous, si vous voulez.
- Et ben voilà, ce n'est pas comme ça, la vie politique.
- Ce n'est pas simplement une chose pure et blanche.
- Et donc, après, ils sont bien enquiquinés.
- Je pense qu'on devrait arrêter avec ces sortes de discours.
- Ce que les gens reprochent aux politiques, ce n'est pas qu'ils ne soient pas transparents, c'est qu'ils ne soient pas efficaces, c'est qu'ils soient impuissants.
- Mais dans le cas de Marine Le Pen, on l'attend donc la décision vers midi.
- Ce qui serait choquant, ce n'est pas qu'elle soit condamnée.
- Je veux dire, dès l'instant où la justice passe, qu'elle soit condamnée à une peine, ça me semble normal.
- Non, le vrai sujet, c'est l'exécution provisoire.
- C'est ça qui est central, quand même.
- Personne ne remet en cause le fait que, si la justice considère qu'il y a eu des transferts d'argent public au bénéfice de gens qui n'étaient pas assistants de députés européens, qu'elle soit condamnée, c'est la moindre des choses, me semble-t-il.
- Maintenant, qu'on oblige la justice, à passer encore plus rapidement et à lui coller une peine qui ne lui permettrait pas de se présenter en 2027, je vais vous dire franchement, sur le fond, ça me choque.
- Ça me choque.
- Il faut qu'elle soit battue ou qu'elle gagne, mais dans les urnes.
- Eh bien, nous allons attendre maintenant la décision des juges.
- Je suis tout à fait d'accord avec Eric.
- Bon, il est 8h30.
- Le...
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