Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Benjamin Gleize, on en parle. Le Sénat, écoutez bien, va interdire, si c'est voté ce soir, dans son règlement, les cadeaux aux sénateurs de plus de 150 euros.
- Oui, lorsqu'ils sont offerts par un lobby. Voilà, précision importante. Ce n'était pas le cas jusqu'à présent.
- Ces cadeaux devaient simplement faire l'objet d'une déclaration désormais. Donc à partir de ce soir, si c'est voté, eh bien, ils seront, ces cadeaux, totalement interdits.
- C'est le président du Sénat en personne, Gérard Larcher, qui a déposé cette proposition de résolution, proposition co-signée par la centriste Sylvie Vermeillet.
- Le texte a déjà été adopté en commission et ce soir, sans surprise, il devrait donc être voté en plénière, même si cette mesure fait grincer quelques dents.
- Sous couvert d'anonymat, un sénateur de la majorité fait part notamment de son inquiétude.
- Quand on veut des règles, on va toujours de plus en plus loin. Et d'ajouter, j'ai des collègues préoccupés par la nouvelle rédaction, car elle est mal formulée.
- Voilà ce qu'il dit, inquiétude des uns, quand d'autres veulent aller plus loin. Un amendement, par exemple, a été déposé pour interdire, eh bien, pour étendre l'interdiction d'accepter les cadeaux de plus de 150 euros aux personnes menant des activités d'influence pour le compte d'un mandant étranger. Alors, on verra si cet amendement est voté ou non.
- En tout cas, fait assez étrange, la résolution initiale indique que cette interdiction ne s'applique...
- Elle ne s'applique toutefois pas aux déplacements de travail. Qu'est-ce que ça veut dire ? Tenez, la traduction assurée par une sénatrice de gauche auprès de Public Sénat. En gros, elle dit, ça veut dire que demain, je suis un grand patron, un grand groupe de BTP français.
- Je vous invite au Maldives. Et à partir du moment où vous mettez deux réunions de travail, eh bien, c'est bon.
- Voilà. Non, mais franchement...
- Ils sont interdits ou pas ? Non, mais moi, c'est dommage. Moi, qui m'apprêtais à offrir une belle cravate à Gérard Larcher... Non, mais franchement, c'est vraiment de la...
- Attention, c'est quand on...
- C'est de l'étalage, ce que les Américains appellent « virtue signaling », de l'étalage de vertu. C'est vrai qu'il n'a pas de sens.
- C'est pas ça, le problème. C'est pas ça, le problème de notre République. Mais je laisse Françoise.
- Non, moi, je suis tout à fait favorable. Tout à fait favorable, parce que je vois bien, pour avoir été dans mon autre vie, dans un gouvernement, à quel point les lobbies peuvent acheter, à quel point les voyages officiels... C'est pour ça que là, je trouve ça un peu franchement faux d'erche de ne pas avoir mis les voyages officiels, parce que tout se fait dans les voyages officiels. Les consignes qu'on avait, nous, au gouvernement, quand on voyageait à l'étranger...
- C'est de ne pas faire des cadeaux excessifs, y compris aux chefs de l'État. Je pense que la Commission européenne et le Parlement européen, ils ont adopté ça depuis très longtemps pour éviter... C'est pas pareil, là, Françoise.
- C'est pas pareil, mais c'est exactement pareil. Qu'est-ce que vous dites ? Mais non, il s'agit des grands groupes qui achètent, en quelque sorte, la bienveillance des sénateurs.
- Est-ce que je peux vous dire que c'est exactement pareil ? Je vois pas pourquoi vous dites que c'est pas pareil. C'est la même chose au Parlement européen.
- Vous avez 4 000 agences... Au Parlement européen, il y a beaucoup de lobbyistes.
- Excusez-moi, vous avez 4 000 lobbies.
- Vous avez 4 000 agences de lobbying à Bruxelles, d'accord. Depuis des années, ils procèdent de cette manière-là, avec des cadeaux, avec des cigares, etc., pour influencer les votes des parlementaires. Nous sommes sur le même principe. Eh bien, je trouve ça très bien. Moi, je trouve ça très bien.
- Vous trouvez ça très bien, que les sénateurs... Non mais, en fait, j'écoute. Je ne dis pas qu'il n'y a rien. Je ne suis pas sûre.
- Quand vous êtes sénateur, c'est pas parce qu'on va vous inviter à un bon déjeuner, j'espère, que...
- C'est autre chose. Ça, c'est les cadeaux. C'est pas les déjeuners.
- C'est le comportement.
- Ou de vote.
- Les voyages,...
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