Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- 8h26, on en parle avec vous Benjamin Ingles, nous changeons de sujet.
- Time Magazine a publié son classement des 100 personnalités les plus influentes de l'année.
- Deux Français dans le classement.
- Dans la catégorie icône, un Français et une Française parité respectée.
- Le Français, c'est le nageur toulousain Léon Marchand, star des Jeux de Paris, cinq médailles olympiques dont quatre titres.
- La Française, c'est Gisèle Pellicot, devenue un symbole des violences faites aux femmes à l'occasion du procès des viols de Mazan.
- Le Time Magazine indique qu'elle a fait preuve d'un courage extraordinaire en refusant le procès lié à huis clos.
- Je cite toujours le magazine américain.
- Chaque matin, quand Gisèle Pellicot arrivait dans ce tribunal en France la tête haute, elle refusait par là d'être sous la domination d'un ordre patriarcal qui a asservi les femmes depuis si longtemps.
- Bon, alors ça vous fait réagir.
- D'abord, je suis sûr que quelqu'un va...
- Je suis sûr que quelqu'un va brailler parce que ce sont deux...
- deux blancs parasisés, etc.
- Non, non, je ne crois pas à voir ça.
- Vous allez voir.
- Mais par ailleurs, je n'aime pas la sanctification et l'héroïsation des victimes.
- Madame Pellicot, effectivement, Madame Pellicot est une victime.
- Je suis tout à fait atterré par ce qui lui est arrivé.
- C'est vrai, mais j'en ai ras-le-bol qu'on m'explique qu'elle est le symbole de ce qui arrive à toutes les femmes.
- Non, c'est un cas particulièrement...
- exceptionnel et je ne connais...
- Grave.
- Évidemment, merci Jean-Jacques, vous avez raison.
- Et Madame Pellicot n'est pas le symbole de la vie des femmes.
- Ah, j'en ai assez de ça.
- Alors moi, je suis très heureuse.
- Je ne suis pas d'accord avec vous.
- Bien sûr qu'elle n'est pas le symbole de la vie des femmes.
- Mais Gisèle Pellicot, en fait, elle a changé le cœur de plein de gens à travers la planète.
- J'en parlais avec Jean-Jacques ce matin.
- J'ai beaucoup d'amis au Japon.
- C'est un pays que je connais bien.
- Que des Japonais parlent du procès de Mazan, ça me paraît tout à fait extraordinaire.
- Et je pense que c'est à ce titre-là, et non pas parce qu'elle symboliserait les femmes, qu'elle est dans le taille, parce qu'elle a influencé des consciences.
- Il y a des gens, vraiment, qui se sont penchés là-dessus à travers le monde.
- Et Léon Marchand, parce que voilà, quel génie.
- Je suis plus pessimiste que vous sur la nature humaine.
- Je suis d'accord.
- Je pense que si les gens se sont intéressés au procès Pellicot, c'est précisément...
- Il y a beaucoup de voyeurisme.
- Mais parce que c'est...
- Enfin, du voyeurisme.
- Mais en même temps, ça touche.
- Quand on lit les frères Caramazov, vous pouvez me dire que c'est du voyeurisme.
- C'est du voyeurisme aussi.
- Mais si vous voulez, aussi intéressés, parce que c'est une histoire humaine, justement, hors normes, exceptionnelle.
- J'aime que vous citiez Caramazov.
- Mais Gisèle Pellicot, c'est ici et maintenant.
- C'est peut-être une histoire hors normes.
- Mais à travers ce procès, se sont dit beaucoup de choses sur le comportement, un certain type de comportement masculin toxique, que vous l'oubliez ou pas.
- La réalité, si vous voulez...
- Et beaucoup de bêtises aussi.
- Parce qu'on nous a dit que c'était la culture du viol.
- Peut-être.
- Mais en tout cas, elle a fait bouger.
- Et ça, c'est mon opinion.
- J'ai l'optimisme féroce, évidemment.
- Moi, je suis très Antonio Gramsci.
- J'ai l'optimisme de la détermination.
- L'optimisme de la volonté.
- J'espère qu'on l'accueillera un jour, ici, Gisèle Pellicot.
- Moi aussi.
- Elle est invitée.
- Ça serait un très bon...
- Je peux vous dire, par le titre informatif, que son livre va sortir au mois de janvier prochain.
- Voilà.
- Chez Flammarion.
- Il est 8h29.
- Vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.
- Le rappel des titres de l'actualité avec Laurie Leclerc.
- J'ai confiance.
- Merci.
- .
Transcription générée par IA