Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Qu'est-ce que vous voulez nous dire Benjamin Gley ? Je sens, je sens, je ne sais pas, je ne sais pas.
- Benjamin, je vois, je pense, je suis en train de penser à nos amis auditeurs de Sud Radio qui peut-être nous écoutent en ce moment en faisant leur jogging.
- C'est peut-être votre cas.
- Eh bien, amis coureurs, sachez-le, désormais il existe une application qui vous propose de courir, de courir à votre place.
- Je m'explique, je m'explique, c'est assez dingue.
- Alors, la grande mode aujourd'hui chez les joggeurs, c'est de partager ses performances sur ses réseaux sociaux.
- Alors pour cela, ils utilisent une application de géolocalisation qui enregistre le parcours et le temps qu'ils viennent de réaliser pour montrer à quel point ils sont bons, ils sont forts, leurs proches, leurs capacités.
- Et l'une de ces applications propose donc aujourd'hui de payer des gens pour qu'ils courent à votre place.
- La pub, elle fait un carton sur les réseaux sociaux, comme ici sur Twitter.
- TikTok, ce n'est pas trafiqué, c'est la pub de cette application.
- Pendant que tu te détends sur ton canapé ou que tu es en after work, moi je fais péter les records pour toi.
- Besoin d'un chrono qui claque, d'un CR, ou juste d'impressionner tes potes sans lever le petit doigt ? J'ai ce qu'il te faut.
- Alors, qu'est-ce que tu attends ? Envoie-moi un message et laisse-moi courir pendant que tu récoltes les kudos.
- Voilà, c'est la vraie pub avec, donc vous l'avez compris, c'est une voix générée par intelligence artificielle, en l'occurrence.
- Voilà, sinon le message, il est plutôt clair.
- Alors, ce service, forcément, il a un prix.
- Bah oui, parce que vous êtes mis en relation avec un coureur.
- Qui va courir à votre place, je le rappelle ? Écoutez extrait d'un reportage diffusé dans le 20h de TF1.
- Les annonces se multiplient.
- Le prix varie en fonction de la distance et de l'intensité de la course.
- L'un d'eux nous confie demander 20 euros pour 10 kilomètres.
- Et vous allez le voir, ses clients ne cherchent pas que la gloire.
- Certains profils sont assez atypiques.
- Un de mes clients utilisait les courses comme alibi après le travail, quand il allait chez sa maîtresse.
- Voilà, c'est pas seulement pour impressionner ses copains.
- Si j'ai bien compris.
- Il faisait croire à sa femme qu'il courait.
- Il allait chez sa maîtresse.
- Et il employait.
- Donc il payait.
- Donc il payait un service, il payait un coureur pour courir à ses places.
- Un coureur pour courir, sans qu'il ne paye pas quelqu'un pour le remplacer chez sa maîtresse.
- Oui, c'est ça, c'est la prochaine étape.
- Je ne comprends pas cette histoire, parce qu'avec l'intelligence artificielle et tout ce qu'on peut faire désormais avec des vidéos trafiquées, à quoi ça sert de faire appel à une personne physique, puisque des robots peuvent vous remplacer en train de courir ? Ah si, parce que la personne physique...
- La personne physique peut témoigner.
- Ah, elle peut témoigner.
- Je ne sais pas, moi.
- Elle peut aller jusqu'à offrir un faux témoignage.
- Non mais vous vous rendez compte ? Il y a beaucoup plus simple, c'est de les faire en running soi-même.
- Oui, alors même si on va jusqu'au summum de la simplicité, de ne pas le publier sur ces applications débiles où tout le monde fait des espèces de tours bizarres pour les publier.
- Oui, mais courir normalement, c'est comme ceux qui se prennent en photo pour faire du sport, ceux qui se prennent en photo de leurs vacances.
- Je trouve que c'est vraiment la tendance immonde.
- Donc maintenant, vous faites des books, tout ça, pour faire des petits...
- Des petits dessins dans les rues de Paris, et puis vous montrez à quel point tous les jours vous faites le même dessin.
- Puis un jour c'est du bleu, puis un jour c'est du rouge, et vous publiez ça sur les réseaux sociaux.
- C'est horrible, c'est-à-dire que vous ne faites plus rien pour vous.
- Vous passez votre vie à faire en fait quelque chose pour les autres.
- C'est quelque chose d'infernal.
- Ça joue sur l'addiction aussi, ça joue sur l'addiction.
- Et...
Transcription générée par IA