La présidente de la commission européenne Ursula van der Leyen annonce l’interdiction des médias russes RT et Sputnik dans l'UE. Élisabeth Lévy réagit.
Et Jean-Yves Le Driant confirme pour la France, affirmant « qu’ils ne pourront plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine.»Pour rappel : RT France et Sputnik sont financés par le gouvernement russe. Ils ont été très actifs sur les Gilets jaunes et pour les manifestations antipass/antivax. Frédéric Taddéi a annoncé la semaine dernière qu’il arrêtait son émission par loyauté envers son pays.
RT Allemagne a déjà interdit. Facebook et Google ont déjà pris des mesures pour les empêcher de gagner de l’argent avec leurs contenus sur les réseaux sociaux. Tiktok a suspendu leurs comptes. Cédric O, le secrétaire d'État au numérique, demande aux plate-formes de protéger le territoire français.
S’ils font de la propagande pour la Russie, ça se comprend, non…
J’ignorais qu’il était interdit en France d’être favorable à la politique de Vladimir Poutine. Le Parlement a voté une loi en ce sens ?
Sur le plan pratique, je ne suis pas sûre que deux médias pro-russes aient la capacité de faire pencher l’opinion, face à mille médias anti-russes. De plus, comme l’observe Mathieu Bock-Côté, ils sont une source d’informations pour nous.
Sur le principe, c'est doublement désastreux. Premièrement, ce n’est pas à l’Union européenne de décider quels médias peuvent exister en France. Deuxièmement et plus important: nous sommes supposés défendre l’Ukraine au nom des valeurs démocratiques. Il va falloir m’expliquer en quoi l’interdiction de médias sert la démocratie. Non seulement cela revient à faire exactement le même chose que Poutine, mais cela signifie que nous n’avons pas assez confiance en nos valeurs, en notre information, en notre conception de la vérité pour combattre ces médias à la loyale. Ou alors nous admettons que, de notre côté aussi, l’information en temps de guerre devient de la propagande.
Quelles que soient les turpitudes de Poutine, on a encore le droit d’en penser ce qu’on veut même du bien. Et si je ne partage pas les idées de RT et consorts je me battrai pour qu’ils aient le droit de les exprimer. Contre Saint-Just, je n’en démordrai pas : liberté, même pour les ennemis de la liberté ! Sinon, reconnaissons que nous ne croyons plus à cette liberté que nous prétendons défendre.