Retranscription des premières minutes :
- En toute vérité, chaque dimanche, entre 11h et midi, sur Sud Radio, sécurité, économie numérique, immigration, écologie, pendant une heure chaque semaine, nous débattons sans tabou des grands enjeux pour la France d'aujourd'hui et de demain.
- Et ce dimanche, nous avons le plaisir de recevoir Henri Guénaud, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, ne cesse de nous mettre en garde contre la fuite en avant des somnambulques qui nous conduit tout droit vers la guerre.
- Alors que les négociations de paix ont commencé entre Vladimir Poutine et Donald Trump, l'attitude de l'Europe et de la France est-elle la bonne ? Existe-t-il vraiment un risque d'engrenage vers le chaos de la guerre ? Peut-on faire fi de la souveraineté de l'Ukraine ? Face à la menace russe et aux autres menaces, le réarmement n'est-il pas une question de bon sens ? Nous dirons aussi un mot ou même plusieurs de l'Algérie, car là aussi, Henri Guénaud craint une forme d'engrenage.
- Tout de suite, ses réponses en toute vérité.
- En toute vérité.
- Et sur Sud Radio, Alexandre Devecchio.
- Henri Guénaud, bonjour.
- Bonjour Alexandre Devecchio.
- Ravi de vous recevoir sur ce plateau pour parler longuement des questions géopolitiques, des questions auxquelles on répond parfois avec simplisme, et vous êtes là justement pour éviter ce manichéisme.
- Vous alertez, vous, depuis le début de la guerre en Ukraine, sur l'attitude des Européens, des Occidentaux, sur une forme de fuite en avant vers la guerre.
- Là, on parle plutôt de négociations de paix, mais en même temps, l'Europe réarme.
- Vous avez encore mis en garde contre une fuite en avant.
- Est-ce qu'il y a vraiment un risque d'engrenage aujourd'hui ? D'abord, l'engrenage, c'est une donnée permanente des sociétés humaines, surtout quand il s'agit de la violence.
- La montée vers la guerre, c'est toujours un engrenage.
- Et la guerre elle-même est un engrenage.
- C'est un engrenage vers la montée aux extrêmes, c'est-à-dire qu'on commence en disant on ne fera pas ceci, on ne fera pas cela, on ne détruira pas les populations civiles, et puis à la fin, il n'y a plus de limite à la violence.
- Et ça, c'est vrai tout le temps.
- Donc c'est vrai aussi dans le cas présent, c'est vrai à propos de la guerre en Ukraine.
- On est allé à la guerre, enfin, pas nous, mais l'Ukraine et la Russie, par un engrenage.
- La Russie d'abord, il faut quand même...
- Non, non, non, par un engrenage.
- Comme m'avait dit un jour Lula, le président du Brésil, quand la guerre survient, il n'y a jamais qu'un seul responsable.
- Alors, les responsabilités ne sont pas les mêmes.
- Ce n'est pas les mêmes.
- Mais c'était un engrenage aussi.
- On est parti de 1991, la fin de l'Union soviétique, la paix, vous savez, c'était la fin de l'histoire, l'histoire devait être tragique.
- Et puis, il y a des engrenages qui se sont mis en place et que tout le monde a nourri.
- Un engrenage, c'est nourri par les deux parties.
- Après, il y a quelqu'un qui déclenche le conflit, c'est évidemment.
- La Russie qui a été l'agresseur dans cette histoire.
- Mais on n'est pas arrivé là du jour au lendemain.
- On est arrivé là par un engrenage qui a été décrit par tout le monde, y compris les plus grands spécialistes de géopolitique américains.
- Donc, vous pouvez...
- Que ce soit Kissinger, Kennan, qui a été le théoricien de l'endiguement dans la guerre froide, même Brzezinski.
- Kissinger avait dit quelque chose de très profond.
- Il avait dit que si l'Ukraine veut vivre en paix et prospérer, eh bien, il faut qu'elle reste un pont entre les deux mondes.
- Entre deux mondes.
- Ces deux mondes auxquels elle appartient et entre lesquels elle fait...
- Le monde russe et le monde occidental.
- A dire le monde russe et le monde occidental, bien que...
- Il y a des ponts entre les deux, de toute façon.
- Bien que tout ça soit une histoire extraordinairement compliquée, qui n'est pas lieu maintenant de rappeler en détail, mais quand même, quoi.
- Il y a une partie occidentale de ce qu'a été la Russie jadis, qui a toujours mêlé à la fois l'Ukraine, la Biélorussie et toute la Russie jusqu'à l'Oural.
- D'où la phrase de...
Transcription générée par IA