Retranscription des premières minutes :
- En toute vérité, chaque dimanche, entre 11h et midi, sur Sud Radio, sécurité, économie numérique, immigration, écologie, pendant une heure chaque semaine, nous débattons sans tabou des grands enjeux pour la France d'aujourd'hui et de demain.
- Et ce dimanche, nous avons le plaisir de recevoir le géographe Christophe Guillouis.
- Il viendra évoquer avec nous son nouveau livre, Métropolia et Périphéria, qui vient de paraître chez Flammarion et dans lequel il mêle fable orwellienne, satire et autobiographie pour mieux toucher du doigt la contestation existentielle initiée par les gens ordinaires.
- Mais nous évoquerons également l'actualité politique, une semaine après la condamnation de Marine Le Pen et alors que ses partisans se rassemblent à Paris.
- En éliminant Marine Le Pen de la course à la présidentielle, est-ce la voix des classes populaires ? Qu'on essaie de faire taire ? Le barrage judiciaire pourra-t-il faire reculer la vague populiste ? Au contraire, la fera-t-il grossir comme cela a été le cas aux Etats-Unis avec Donald Trump ? Tout de suite, les réponses de Christophe Guillouis en Toute Vérité.
- En Toute Vérité, 11h midi sur Sud Radio, Alexandre Devecchio.
- Christophe Guillouis, bonjour.
- Bonjour.
- Heureux de passer cette heure avec vous.
- On va parler de votre nouveau livre, Périphéria et Métropolia, ou plutôt l'inverse.
- C'est chef Lamarion.
- Vous poursuivez votre réflexion sur le devenir des classes populaires.
- Mais je voulais commencer par une question d'actualité, mais c'est en lien avec toute votre œuvre.
- Vous essayez à travers vos livres de faire entendre justement la voix des gens ordinaires.
- Est-ce que l'élimination de la course à la présidentielle de Marine Le Pen par la justice est aussi un moyen de faire taire cette voix, d'invisibiliser, d'invisibiliser ces classes populaires qui se révoltent ? Non.
- Bon, je vais essayer de développer quand même.
- Bah, développer, on est là pour l'heure.
- Non, non, je pense qu'il y a un biais médiatique qui est d'imaginer que tout se réalise dans le microcosme politique.
- C'est ce que j'explique depuis des années.
- On a un mouvement de contestation.
- Quand je dis les gens ordinaires, la majorité ordinaire, je dis la société elle-même.
- C'est-à-dire que très souvent, on imagine que je parle des marges, d'un segment de la population, de la deuxième France, etc., etc.
- Non, non, je parle de la France elle-même, dans sa diversité.
- Et ce qui est vraiment frappant, c'est que ça fait une semaine qu'on parle de cette question judiciaire ou politique.
- Sans comprendre une chose, c'est que finalement, on a un immense problème en France, mais aussi en Occident.
- C'est que ce ne sont pas des candidats qui sont inéligibles, c'est le peuple qui est inéligible.
- Le peuple est inéligible.
- C'était ma question.
- Ma question n'était pas, mais ce sera peut-être la suivante.
- Est-ce que ça permettra de les faire taire ? Enfin, est-ce que ça réussira ? Mais est-ce que le but est justement d'invisibiliser ce peuple que vous décrivez ? Non, mais je pense qu'après, il y a des mécanismes.
- Alors, on peut dire, je ne veux pas répéter tous les commentaires qui ont été...
- Les milliards de commentaires.
- C'est-à-dire qu'on a entendu depuis dimanche dernier, le juge a dit le droit et l'exécution immédiate est un peu excessive.
- Une fois qu'on a dit ça, on a tout dit, etc.
- Ce qui est très important, c'est que vous avez quand même un micro-cause médiatique, médiatico-politique, qui imagine que l'âge du capitaine, le tribun populiste est celui qui va emporter la mise.
- Et c'est lui qui tire le peuple vers un changement.
- Oui.
- Vous n'arrêtez pas de le répéter.
- Le tribun populiste est la marionnette du peuple et non l'inverse.
- Complètement.
- C'est-à-dire que les gens utilisent ce qu'ils ont sur le marché pour dire nous existons.
- Et alors, ils peuvent d'ailleurs utiliser beaucoup de choses.
- Aujourd'hui, ils vont utiliser aussi la moto d'Alexandre Jardin.
- On va en parler, les fameuses gilets bleus.
- C'est très important de comprendre que...
- Ils vont utiliser le gilet jaune, par exemple.
- Voilà.
- C'est-à-dire que j'avais écrit il y a 20 ans, voilà, on a un modèle économique néolibéral, néolibéral globalisé, etc., qui a tout misé sur la tertiarisation.
- Et la tertiarisation, elle est essentiellement concentrée dans les grandes métropoles.
-...
Transcription générée par IA