Retranscription des premières minutes :
- En toute vérité, chaque dimanche entre 11h et midi sur Sud Radio, sécurité, économie, numérique, immigration, écologie, pendant une heure chaque semaine, nous débattons sans tabou des grands enjeux pour la France d'aujourd'hui et de demain.
- Et ce dimanche, nous avons le plaisir de recevoir Chantal Delsol et Laurent Dandrier.
- Chantal Delsol est philosophe, auteur de nombreux livres dont « La fin de la chrétienté » et « Insurrection des particularités » aux éditions du CERN.
- Laurent Dandrier est journaliste, rédacteur en chef culture à l'hebdomadaire « Valeurs actuelles ».
- Il est notamment l'auteur de « Église et immigration, le grand malaise, le pape et le suicide de la civilisation européenne » et plus récemment de « Rome ou Babel pour un christianisme universaliste et enraciné » publié aux éditions Artege au lendemain de l'enterrement du pape.
- Et alors que le conclave commence, nous parlerons de l'avenir de l'Église et du christianisme.
- Quel peut être le rôle de l'Église dans notre monde moderne ? L'avenir du christianisme se situe-t-il toujours en Europe ? L'explosion des baptêmes en France annonce-t-elle un renouveau du christianisme européen ? Quel devra être le visage du prochain pape ? Tout de suite, les réponses de Chantal Delsol et Laurent Dandrier en Toute Vérité.
- Chantal Delsol, Laurent Dandrier, bonjour.
- Bonjour.
- Ravi d'être avec vous pour parler de l'avenir immédiat de l'Église, de son avenir à long terme, des liens entre l'Église et la civilisation européenne également.
- Mais peut-être d'abord, tout simplement, une réaction à l'actualité.
- Vous avez suivi hier la cérémonie Laurent Dandrier.
- Qu'est-ce que vous en avez pensé et qu'est-ce que vous en retenez ? Ce que j'en retiens, c'est un moment très apaisé.
- C'est-à-dire que les funérailles d'un pape, c'est toujours le moment où on oublie les divisions qui peuvent être les nôtres, les clivages qui sont toujours à l'œuvre dans l'Église pour se recueillir devant la mémoire d'un homme.
- Et puis aussi, à travers son décès et son passage vers l'éternité, se souvenir de nos propres fins dernières et de notre propre destinée éternelle.
- Ce qui est très frappant aussi, c'est que ce caractère apaisé s'est traduit de manière assez inattendue par ce dialogue entre Trump et Zelensky.
- Ou les voûtes de la basilique Saint-Pierre, qui était une image historiquement assez étonnante.
- Et puis, je dirais une troisième chose qui me frappe, c'est qu'il y a évidemment dans le monde beaucoup de religions. Un certain nombre comptent des centaines de millions de fidèles.
- Mais aucune n'a une dimension universelle telle que le catholicisme.
- Mais aucune, par exemple, ne peut voir l'actualité mondiale se suspendre parce que son leader spirituel est enterré à Rome.
- Comme ça a été le cas hier.
- Il y a vraiment quelque chose de très particulier dans le christianisme qui fait vraiment du pape, indépendamment de la foi des uns et des autres, une sorte d'autorité spirituelle mondiale qui n'a pas vraiment d'équivalent, à mon sens.
- Autorité spirituelle mondiale.
- Chantal Delson, dans l'un de vos derniers livres, vous expliquiez qu'on assistait à la fin de la chrétienté.
- Alors, à la fin de la chrétienté et non à la fin du christianisme.
- Mais est-ce que finalement...
- Finalement, les images d'hier ne démontrent pas le contraire.
- Bien sûr, c'était un moment universel, mais c'était aussi un moment occidental avec toutes les chaînes de télévision occidentales, européennes, qui ont arrêté justement leur programmation pour suivre cette cérémonie avec aussi une certaine ferveur, un certain attachement au rite et une forme de verticalité.
- Donc, est-ce que cette chrétienté est réellement morte aujourd'hui ? Ou est-ce qu'il en reste une trace ? C'est le christianisme qui reste à la fois influent et je dirais puissant, pas au sens politique, mais au sens de l'opinion et de l'image qu'il peut avoir.
- C'est ce qu'on a vu ces jours derniers.
- Et puis, il ne faut pas oublier que si le christianisme s'effondre un peu chez nous, pas totalement, mais un peu chez nous, ailleurs il est très vivant et même il se développe dans certains pays.
- Donc, actuellement, je crois qu'en nombre absolu, le christianisme croit dans le monde.
- Donc, on ne peut pas dire du tout que le christianisme est en train de s'effondrer...
Transcription générée par IA