JO 2024 : la Défenseur des droits se saisit de la question des étudiants et des sans-abri
JO 2024 : la Défenseur des droits se saisit de la question des étudiants et des sans-abri. Écoutez l'édito de Patrick Roger
Est-ce qu'on marche sur la tête ? On se pose la question avec Patrick Roger dans Le Grand Matin Sud Radio
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :
"Est-ce qu'il y a vraiment la volonté d'une forme de nettoyage social de Paris, en vidant les rues parisiennes de ces populations les plus précaires ?"
Patrick Roger : Il est 6h47, Paris, le logement et les Jeux Olympiques de cet été, c'est décidément un sacré feuilleton où l'on marche sur la tête. La défenseur des droits vient de s'auto-saisir hier du dossier à moins de six mois des JO. Alors elles voudraient avoir le cœur net sur la réquisition des 2 à 3 mille logements étudiants du Crous et sur les SDF et les migrants que l'on veut expulser de Paris et transférer en province pendant les Jeux. Alors de quoi s'agit-il en détail ? Sur les étudiants, plus de 2 mille d'entre eux doivent donc laisser leur appart du Crous pour héberger les pompiers, les soignants, les forces de l'ordre et de la sécurité civile qui vont travailler sur les JO. Ça avait déjà fait du bruit il y a quelques mois. C'est remonté jusqu'au Conseil d'État qui avait indiqué qu'il n'y avait rien de vraiment contestable. Il a rendu une décision il y a quelques semaines, rien de vraiment contestable car les baux étudiants, les beaux étudiants, le bail étudiant, allaient, va en général, jusqu'au fin juin. Sous-entendu, c'est donc jouable de réserver ces apparts personnels des Jeux. Alors dans ces conditions, pourquoi cette saisine de la défenseur des droits ? Au passage, les étudiants concernés vont avoir deux places pour les compétitions et un chèque de 100 euros. Sur le deuxième point, c'est peut-être plus problématique. Est-ce qu'il y a vraiment la volonté d'une forme de nettoyage social de Paris, en vidant les rues parisiennes de ces populations les plus précaires ? C'est-à-dire les migrants en campement, il y en a beaucoup, les foyers de travailleurs, les sans-abri, même les travailleuses du sexe, les personnes qui vivent dans les bidons-villes. Les autorités disent non.