Gabriel Attal annonce nommer un émissaire "chargé d'aller chercher des médecins à l'étranger"
"On va chercher des médecins à l'étranger !" : écoutez l'édito de Patrick Roger
Est-ce qu'on marche sur la tête ? On se pose la question avec Patrick Roger dans Le Grand Matin Sud Radio
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :
"À qui la faute ? Et à qui la faute encore ?"
Patrick Roger : 6h47, est-ce qu'on ne marche pas sur la tête avec la dernière trouvaille sur les médecins ? Gabriel Attal a annoncé hier dans son discours de politique générale qu'il allait envoyer un émissaire spécial à l'étranger pour recruter des médecins qui veulent venir travailler en France. Alors une démarche quand même étonnante, qui donne selon certains une vision d'une France quasi coloniale, qui va dépouiller certains pays de ses talents, certains vont se dire au contraire que c'est pragmatique, on manque de médecins, on va en chercher ailleurs. Ça nous donne quand même une belle leçon sur ce que nous sommes capables de faire ou de ne pas faire. Qui ne connaît pas dans son entourage des étudiants ultra motivés, qui ont bossé comme des dingues et qui se sont vus refuser l'accès aux études de médecine pour des raisons de place, parfois un ou deux petits points, à cause, leur disait-on, du fameux numérus clausus. Et ce n'est pas si vieux, ces quatre dernières années. Ce serait de jeunes internes qui seraient aux portes des cabinets de médecins. À qui la faute ? Et à qui la faute encore ? Quand ces jeunes en médecine ne veulent pas devenir généralistes pour ne pas suffisamment gagner leur vie et tomber dans la paperasse digne des plus vieilles administrations, discuter avec les médecins, ils vont ailleurs justement. Alors ce que l'on propose aujourd'hui, c'est de faire des gardes obligatoires, soir ou week-end. Oui, mais encore faudrait-il songer à les rémunérer un peu plus. Il est vrai qu'on est quand même dans une époque où l'on marche sur la tête. Tout le monde pleure pour avoir des médecins généralistes à côté de chez soi, mais personne n'est prêt à dépenser quelques euros supplémentaires, le prix d'un demi-paquet de cigarettes pour rémunérer ses médecins. (...)