JO 2024 : les derniers campements de migrants évacués de Paris, en partie vers d’autres villes en France.
Le démantèlement à Paris des campements illégaux, très majoritairement peuplés de migrants, s’accélère. Hier matin, les forces de l’ordre ont démantelé deux campements de migrants regroupant 150 personnes et 80 personnes. La préfecture leur a proposé une mise à l’abri en CAES (centre d’accueil et d’examen des situations) en Ile-de-France et il y a aussi eu la proposition de prendre un bus en direction de Besançon. On est avec Serge Grouard, le maire d’Orléans, qui avait poussé un coup de gueule il y a quelques semaines, dénonçant le déplacement des membres de ces campements vers les provinces.
Les invités
JO, le revers de la médaille : Retrouvez la chronique des JO dans tous leurs états
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"L'idée de pousser vers la province des SDF ou des migrants."
Thierry Guerrier : L'actualité des JO, c'est sur Sud Radio, et on s'approche doucement de l'ouverture des Jeux, évidemment, c'est le 26 juillet. Mais c'est aujourd'hui, c'est aujourd'hui l'ouverture du village olympique. Et on va voir que ça suscite le mécontentement, non pas l'ouverture des Jeux ou du village olympique, mais le fait qu'on ait décidé de pousser vers la province des SDF ou des migrants, ça met en colère certains maires qui sont loin de Paris, pas très loin d'ailleurs Orléans. On va le voir dans un instant avec le maire d'Orléans Serge Grouard. Bonjour Serge Grouard, vous êtes avec nous ?
Serge Grouard : Bonjour, je suis là.
Thierry Guerrier : Alors avec Joseph Ruiz qui va vous interroger avec moi, qui a préparé cette séquence des JO dans tous leurs états, on voudrait comprendre un peu ce qui vous anime, quel est le problème auquel vous êtes confronté ?
Serge Grouard : Il est très simple, c'est que nous avons des quarts de migrants qui arrivent régulièrement sur Orléans, j'allais dire en catimini, et qui ne sont pas du tout pris en charge, qui sont simplement j'allais dire déposés dans un hôtel ou dans plusieurs hôtels pour trois semaines, et puis après qui s'égayent dans la nature, parce qu'il faut qu'ils se débrouillent, parce qu'ils sont mis à la porte de l'hôtel en question.
Joseph Ruiz : Alors quand vous parlez de quarts, c'est combien de quarts et depuis combien de temps ça dure ? C'est un quart toutes les trois semaines à peu près, ça dure.
Serge Grouard : Depuis plus d'un an maintenant, donc au total plus de 600 personnes qui sont arrivées en catimini de cette manière-là.
Thierry Guerrier : Mais qui décide de ça, qui est-ce qui l'a organisé ?
Serge Grouard : C'est l'État bien sûr.
Joseph Ruiz : C'est l'État lui-même, c'est pas des associations ? Parce qu'au final, ces quarts, quand ils arrivent, ils arrivent où ?
Serge Grouard : Ils arrivent sur le territoire orléanais, dans Orléans ou dans des communes limitrophes d'Orléans, ils sont affrétés par l'État qui conventionne avec telle ou telle association pour gérer le parcours et entre guillemets, avec beaucoup de guillemets, l'accueil sur notre territoire.
Thierry Guerrier : Mais qu'est-ce qui vous gêne au fond dans cette affaire ?
"Qu'est-ce que je leur dis à ces personnes ? Bah écoutez, vous continuez d'attendre, on verra plus tard."
Serge Grouard : Ce qui me gêne, c'est évident, c'est qu'on embolise complètement notre système. On n'en est d'ailleurs pas au courant et nous n'avons pas de logement disponible. J'ai en termes de logements sociaux à peu près 7000 personnes qui attendent sur le territoire orléanais un logement social, parfois depuis un an, deux ans ou même plus. Qu'est-ce que je leur dis à ces personnes ? Bah écoutez, vous continuez d'attendre, on verra plus tard. On a d'autres personnes qui viennent de débarquer, on ne sait pas d'où. En fait, on sait d'où, de Paris et de la région parisienne. Ils sont prioritaires par rapport à vous qui attendez depuis des mois.
Joseph Ruiz : Qu'est-ce que vous dit la préfecture ?
Serge Grouard : Moi, je refuse.
Joseph Ruiz : Il y a quelques semaines, vous aviez déjà poussé un...
Serge Grouard : Mais bien sûr, absolument, j'avais déjà expliqué les choses. La préfecture, elle fait tout son possible.
Joseph Ruiz : Qu'est-ce qu'ils vous disent ? Comment ils le justifient ?
Serge Grouard : Ils ne le justifient pas. Il y a un constat qui est l'arrivée de ces personnes migrantes. (...)