Retranscription des premières minutes du podcast :
- AGP, association d'assurés engagés et responsables, présente Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
- Bonjour Muriel. Bonjour Jean-Marie.
- S'engager contre la prostitution des mineurs, on va en parler avec votre invité Aziz Essadek, qui est maître de conférence à l'université de Lorraine et psychologue clinicien.
- Évidemment, c'est une cause qui vous tient à cœur, Muriel.
- Oui, c'est un sujet extrêmement sérieux, un drame silencieux qui se joue sous nos yeux.
- D'après un rapport remis en 2021 à Drian Taquet, alors secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles, le nombre de mineurs exploités à des fins sexuelles a augmenté de 70% entre 2015 et 2020.
- Aujourd'hui, environ 15 000 enfants pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance seraient victimes de ce fléau.
- L'association Agir contre la prostitution des enfants estime, elle, que 20 000 mineurs seraient concernés à l'échelle nationale.
- Et à l'échelle mondiale, l'abus sexuel des enfants figure parmi les crimes les plus lucratifs et touche jusqu'à 5% des enfants et des jeunes.
- Alors, ce fléau prospère sur des terrains minés, bien sûr, par la précarité, les traumatismes passés et les nouvelles technologies.
- Oui, parce que les réseaux sociaux sont des outils de prédation redoutables qui permettent aux proxénètes de recruter et de manipuler les mineurs avec une facilité glaçante.
- Pour les victimes, pour ces enfants, les soquelles sont immenses.
- Traumatismes profonds, souvent aggravés par un sentiment de honte et de stigmatisation qui les réduisent au silence.
- L'isolement qui les empêche de demander de l'aide, la précarité accrue dans un système qui peine à les protéger ou à leur offrir des perspectives de reconstruction.
- Ces jeunes, déjà fragilisés par des parcours de vie difficiles, se retrouvent piégés dans une spirale dont il est presque impossible de se sortir seul.
- Et bien que la France ait réaffirmé sa position abolitionniste avec la loi du 13 avril 2016 qui pénalise les clients, son application reste inégale et les ressources allouées, encore, est terriblement insuffisante.
- Cette carence engendre des lacunes, notamment dans les dispositifs de réinsertion sociale.
- Alors comment pourrait-on, comment peut-on espérer une reconstruction quand on doit affronter seul la précarité, un faible niveau de scolarisation et des traumatismes non résolus ? Pour prévenir la prostitution des mineurs, il est impératif, disent tous les spécialistes, de s'attaquer aux facteurs de vulnérabilité, souvent interconnectés, qui les exposent à ce danger.
- Antécédents de violences sexuelles et physiques, familles dysfonctionnelles, expositions précoces à la pornographie ou comportements sexuels à risque, consommation de drogue et d'alcool, fugues répétées, difficultés relationnelles et incapacité à se protéger de relations toxiques, mauvaise estime de soi, dépression, solitude, naïveté.
- La lutte contre la prostitution des mineurs ne peut se limiter à des discours.
- Elle exige un système de prévention efficace, capable d'identifier et de neutraliser les risques à la source.
- Et, bien sûr, des dispositifs solides de prise en charge pour offrir aux victimes, enfin, une véritable sécurité.
- Une chance de réparation et de reconstruction.
- On en parle avec votre invité,...
Transcription générée par IA