Retranscription des premières minutes du podcast :
- A.G.P. Association d'assurés engagés et responsables présente Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
- Muriel, bonjour.
- Bonjour Jean-Marie.
- S'engager pour la redéfinition pénale du viol, c'est un combat qui vous tient à cœur.
- On va l'aborder avec votre invitée, la députée de Haute-Savoie, Véronique Riotton, qui est présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale.
- C'est un combat, je disais, qui vous tient particulièrement à cœur.
- Exactement Jean-Marie, depuis 2017, le mouvement MeToo a bouleversé la perception des violences sexuelles, révélé leur ampleur et leur caractère systémique.
- En France, les chiffres sont accablants.
- Toutes les deux minutes, une personne est victime de violences sexuelles.
- 61% des victimes connaissent leur agresseur.
- 73% des plaintes sont classées sans suite, même lorsque l'auteur est identifié.
- 8 victimes sur 10 ne portent pas plainte.
- Et parmi elles, 24% pensent que cela ne servirait à rien.
- Et 24% estiment que leur témoignage ne sera pas...
- pas pris au sérieux.
- Le viol, crime de l'intime, n'est ni marginal, ni isolé.
- Il s'enracine dans une culture nourrie par des stéréotypes et des inégalités de genre.
- L'étude IPSOS de 2019 pour l'association Mémoire Traumatique et Victimologie révèle que 42% des personnes interrogées estiment qu'une attitude provocante de la victime en public atténue la responsabilité de l'agresseur.
- 37% pensent qu'il est courant que des accusations soient lancées à tort pour se venger.
- 20% jugent que les femmes aiment être forcées, humiliées, injuriées.
- Et 57% considèrent que la sexualité masculine et pulsionnelle est difficile à contrôler.
- Et chez les jeunes hommes de 18 à 25 ans, seuls 59% reconnaissent qu'imposer un rapport sexuel constitue un viol.
- Alors, ces stéréotypes nourrissent évidemment une présomption implicite de consentement qui biaise certaines décisions judiciaires et perpétue le silence des victimes.
- Face à cette réalité...
- La question de la redéfinition pénale du viol questionne depuis des mois les politiques, les magistrats, les associations, les victimes.
- Car si la question du consentement est omniprésente dans les procédures judiciaires, elle demeure absente du code pénal.
- Ce vide juridique favorise l'instrumentalisation du consentement par les agresseurs.
- En 2011, la France a ratifié la Convention d'Istanbul qui impose une définition du viol basée sur l'absence de consentement examinée à la lumière de circonstances environnantes.
- Pourtant, la France...
- Le rapport de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale portée par Véronique Riotton et Marie-Charlotte Garin propose d'intégrer la notion de non-consentement dans la définition pénale du viol, un consentement qui serait libre et éclairé, révocable à tout moment, apprécié au regard des circonstances environnantes.
- Cette réforme ne supprime pas les critères actuels, de violences, menaces, contraintes, surprises, mais les renforce en donnant au juge un cadre plus clair pour appréhender les cas de coercition, d'emprise, de vulnérabilité.
- Si elle est adoptée, cette réforme marquera une avancée majeure dans la lutte contre les violences sexuelles.
- C'est une étape importante, ce n'est pas la fin du chemin.
- Le viol reste un crime de masse, un acte de violence...
Transcription générée par IA